Évènements d’Al Hoceima : La DGSN dément des Fake News véhiculées par MiddleEasEye

 

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a adressé une mise au point à MiddleEasEye, site d’information basé à Londre, en exprimant son regret concernant les fausses informations contenus dans son reportage de 13 minutes intitulé « Le Makhzen marocain en crise ».

 

Dans sa mise au point, la DGSN précise que le reportage de MiddleEasEye comporte des informations erronées et des imprécisions concernant les services de la Sûreté nationale au Maroc, et porte ainsi atteinte à la considération morale des fonctionnaires, hommes et femmes, de la police.

Dans le but d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale, et pour éviter la propagation des rumeurs et des fake news, la DGSN a tenu a répondu point par point aux allégations véhiculées à travers ledit reportage, concernant les services de police :

Mouhcine Fikri

Dans le reportage dont le contenu est en anglais, il a été indiqué, avec sous-titrage en française qu’« un poissonnier a été écrasé par une benne à ordures sous les ordres d’un officier de police ». Il s’agit d’une fausse information qui a déjà fait l’objet d’une mise au point en date du 29 octobre 2016, soit au lendemain même de l’incident. Cette mise au point a été d’ailleurs diffusée par la MAP.

Le rapport du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), qui est une institution constitutionnelle, a bien précisé que le bouton du sous-presseur à l’origine de l’incident a été actionné par l’un des amis du défunt et il n’a jamais été déterminé que cet acte était volontaire. C’est d’ailleurs à cette même conclusion que sont parvenus les investigations judiciaires à travers les différentes étapes de l’instruction de ce dossier. C’est l’homicide involontaire qui a été retenu contre l’ensemble des mis en cause. Il n’a jamais été déterminé, le long de ce procès, qu’un officier de policier était à l’origine de l’ordre donné de broyer Mohcine Fikri, une fausse allégation que véhicule pourtant le reportage de MiddleEasEye.

 

"Coercition policière"

L’un des intervenants dans le reportage vidéo prétend que le gouvernement, représenté par les forces de l’ordre, « a opéré une répression assez violente » pour faire face aux marches, que le reportage décrit comme pacifiques.

Il s’agit d’une opinion unilatérale qui ne prend compte d’aucun rapport officiel publié sur le sujet par les institutions nationales concernées. De ce fait, la DGSN rappelle que les services de sécurité ont agi avec retenue, sans céder aux provocations, lors de leurs interventions dans 814 protestations de différentes natures qui ont été organisées le long des douze mois ayant suivi la mort tragique de Mohcine Fikri. 40% de ces actions de protestation ont été entourés d’un encadrement spécial de la part des forces de l’ordre et 8% seulement ont nécessité leur dispersion par les forces publiques, mettant ainsi fin aux actes de vandalisme les ayant entachés. Ces interventions étaient nécessaires pour la préservation de la sécurité des biens et des personnes ainsi que pour la garantie du droit des citoyens à la libre circulation. Toutes ces données et statistiques officielles ont été d’ailleurs publiées dans le rapport final du CNDH.

Dans l’ensemble des actions de protestations précitées et contrairement aux lois en vigueur, les manifestants n’ont jamais demandé aucune autorisation ni prévenu les autorités concernées, même si leurs mouvements ont été, pour la plupart, planifiés. Pire, de nombreuses protestations se sont transformées en actes de violence à tel point que certains protestataires ont mis le feu dans un bâtiment abritant des fonctionnaires de police. D’autres ont barré la route aux voitures de secours et aux pompiers, empêchant les premiers de secourir les blessés et les seconds d’éteindre le feu.

Pour rappel, ces actes de violence et de vandalisme ont fait 661 blessés dans les rangs des forces de l’ordre. Les dégâts vont des blessures légères, à des atteintes corporelles et psychologiques graves dans 77 cas. Les blessés ayant eu à souffrir de séquelles psychologiques sont au nombre 34 et 500 autres ont été affectés avec différents niveaux de gravité.

Démentant la supputation de « coercition violente » contenu dans le reportage, la DGSN prend à témoin le CNDH qui a relevé, "avec satisfaction", dans son rapport final "la non utilisation d’aucune arme ni aucune arme à feu au cours des 12 mois de protestation. Seules des jets d’eau et des bombes lacrymogènes ont été utilisées légalement à titre préventif ».

"Aveux sous pression"

La DGSN dément formellement les assertions laissant croire que les détenus dans les évènements d’Al Hoceima ont été condamnés « sur la base d’aveux manifestement extorqués aux prisonniers par la force ». Ces assertions sont sans fondement eu égard aux faits et aux lois en vigueur.

La législation marocaine accorde le droit au silence aux prévenus (Article 66 du code pénal) et ne prend pas en compte tout aveu extorqué par la force ou sous pression (article 293 du même texte), et ce conformément à l’article 15 de la Convention des Nations unis contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

De nombreux détenus ont joui de leur droit à garder le silence dans le cadre des investigations préliminaires. D’ailleurs l’un des accusés à même gardé le silence le long de son jugement. Toutes ces données factuelles et réelles font que la police judiciaire, dont les PV sont utilisés à titre informatif, ne peut pas extorquer des aveux sous pression puisque tout dépassement de ce genre est juridiquement répréhensible.

Par ailleurs, la présentation dans le reportage des aveux comme seule base des verdicts est une déformation des faits, puisque la police judiciaire a mis à la disposition de la justice les déclarations de nombreux témoins, en plus des témoignages des victimes et des appels téléphoniques enregistrés suivant les procédures légales, en plus d’extraits vidéos…

En présentant tous ces détails pour étayer sa mise au point, la DGSN a exhorté MiddleEasEye de les publier comme le préconise la déontologie de la presse et les règles élémentaires de professionnalisme.