Variations algériennes. Les généraux se crèvent un oeil pour que le Maroc se crève les deux

Minoterie Souani. Ce nom ne veut rien dire pour pas mal de personnes, mais pour les habitats de cette localité algérienne, en face de Bni Drar, donc proche de la frontière marocaine, c’est tout un programme. Ça nous permettra de comprendre deux choses, la pénurie de farine en Algérie et la haine profonde que vouent les militaires soviétiques algériens au Maroc.

Cette minoterie était la seule entreprise industrielle de la région, plusieurs familles en dépendaient pour vivre. Un jour, le pouvoir a décidé de la fermer pour cette raison étonnante: les Marocains en profitent plus que les Algériens à cause de la contrebande. Diagnostic implacable, solution imparable, fermeture. On ne va tout de même pas regarder les Marocains manger leur beghrir tranquilles sans réagir, ont dû conclure les généraux.

Même si cette fermeture allait jeter des centaines de familles dans la pauvreté, qu’importe. On est prêt à se crever un oeil pour que l’ennemi se crève les deux. Cela résume toute la politique du pouvoir algérien envers son voisin de l’Ouest. Il s’est donc crevé un oeil, et le Maroc, contrairement à ses attentes, a gardé ses deux yeux et vois même beaucoup mieux. L’expérience, ça vous forge une nation. Cette même logique opère avec le Polisario. On lui donne l’argent qui aurait permis aux Algériens d’avoir du lait, de l’huile, de la farine, des bonbonnes de gaz, à bon pris en abondance.

Les généraux ne se sont pas dit que s’il y a contrebande c’est que des gens influents couverts par le pouvoir s’y adonnent pour gagner beaucoup d’argent.  Des milliards. Sauf que tout cela n’est pas vrai. Un citoyen de Souani témoigne sur une télé algérienne. Depuis 28 ans qu’il vit dans ce village, jamais la farine de la minoterie n’a été vendue aux marocains, « notre farine meurt ici chez nous » disait-il.

A supposer que la contrebande existe, pourquoi fermer l’usine, alors qu’un simple renforcement du contrôle de la production et des livraisons, avec un meilleur contrôle aux frontières auraient suffit amplement.

Ceux qui se demandent pourquoi l’Algérie s’appauvrit alors que le Maroc s’enrichit, ont désormais la réponse. Heureusement que la méthode des généraux n’existe pas en médecine. On pourrait vous amputer une jambe pour une petite blessure à l’orteil.

Vidéo: Témoignage de 6:55 à  7:16

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