Canal de Suez. A qui profite l’embouteillage?

Les mésaventures du Canal de Suez bloqué par un super cargo qui a créé un immense embouteillage, ont fait sortir l’Iran de sa tanière. Le pays des Mollahs n’a pas tardé à proposer à l’Europe une autre route commerciale "plus rapide et moins coûteuse".

C’est le Corridor de transport international Nord-Sud (INSTC), réseau multimodal de 7.200 km de routes maritimes, ferroviaires et routières.  Il facilite le transport de marchandises entre l'Inde, l'Iran, l'Afghanistan, l'Azerbaïdjan, la Russie, l'Asie centrale et l'Europe.

Le corridor a été tracé afin d'augmenter la connectivité commerciale entre les grandes villes telles que Mumbai, Moscou, Téhéran, Bakou, Bandar Abbas, Astrakhan, Bandar Anzali, etc. Les résultats des essais ont montré que cet itinéraire multimodal réduisait le coût du transport pour 15 tonnes de fret de 2.500 dollars.

Selon Kazem Jalali, l'ambassadeur d'Iran à Moscou, les marchandises peuvent atteindre l'Europe par l'Iran en 20 jours et les coûts peuvent être réduits. Par conséquent, dit-il, « c’est une option supérieure pour remplacer le canal de Suez en transit ». L’ambition des Mollahs est de faire dépendre l’Europe de l’Iran. En passant, ils vont porter un sérieux coup au Détroit de Gibraltar. L'Espagne et le Maroc ont une nouvelle occasion de travailler ensemble pour défendre le Canal de Suez. Le régime Chiite est toujours à la recherche d'une manière de gêner le Maroc. L'Algérie, son allié dans le coin, serait heureuse que le port TangerMed réduise un peu la voilure.

Un autre « ami » de l’Egypte, la Turquie veut également créer un corridor commercial pour atteindre la Chine via l'Iran et la Russie. Point commun de tous ces Etats? Ils sont tous autoritaires. S’ils veulent dominer les routes commerciales c’est pour réduire la puissance occidentale en général et américaine en particulier. C'est bien pensé, mais ce n'est pas aussi simple.