Protection de l’environnement - « Le gouvernement marocain triche »

Le 3 mars, le monde célébrait la Journée mondiale de la faune et de la flore sauvages. L’occasion pour la délégation de l’Union européenne au Maroc de ressortir le dossier de l’environnement, des ressources en eau et de l’économie verte dans le Royaume. Par la même occasion, un forcing a été exercé sur deux chapitres.

Le premier a consisté en une réunion d’échange entre les représentants de la Direction environnement de la Commission européenne et des associations marocaines œuvrant dans le domaine de l'Environnement. Mohamed Benata, président de l'Espace de solidarité et de coopération de l'Oriental (ESCO) et figure de proue du militantisme écologique a pris part à cette réunion : « Notre message était clair. Nous considérons que le gouvernement marocain actuel et ses prédécesseurs trichent sur ce dossier. L’Exécutif fait semblant de respecter le l’environnement en votant des lois, des Chartes sans que les actions suivent sur le terrain. Il y a un fort décalage entre les paroles et les actes. Depuis des années, nous sommes face à ce dilemme ».  Ce militant donne l’exemple du projet de loi sur la protection du littoral en stand-by au parlement depuis…2003. A qui la faute ? « Des pressions du lobby immobilier », accuse-t-il.

Lors de cette rencontre, l’UE a présenté son Plan d’action pour l’environnement et la nouvelle stratégie sur la qualité de l’eau ainsi que le futur paquet sur les déchets. Esther Pozo Vera, représentante de la Direction environnement de la Commission européenne, considère que « l’amélioration de la participation de la société civile concernée par l’action environnementale est l’une des priorités de la relation UE-Maroc ». Pour y arriver, un programme d’aide aux ONG environnementale sera lancé ce mois de mars, co-financé par l’UE et piloté par le PNUD.

Le deuxième chapitre du forcing s’est traduit par la réunion du dialogue politique UE/Maroc ayant eu lieu le même jour et qui a été consacrée à l’environnement dans le cadre du Sous-comité UE-Maroc « Transports, Environnement et Energie ». Les Européens ne l’ont pas révélé, mais c’est sûr qu’ils n’ont pas manqué l’occasion pour faire part de leurs remarques aux responsables marocains concernés.