La justice réagit au «défi» lancé au gouvernement par le président de la commune de Louta
Mekki Elhanoudi

L'appel lancé sur Twitter contre le couvre-feu ramadanesque par Mekki Elhannoudi aux habitants de la commune de Louta dont il est président n'est pas passé inaperçu. La justice s'en est saisi.



Mekki Elhannoudi, président de la commune rurale de Louta (province d’El Hoceima) a lancé un défi inédit au gouvernement. Après l’annonce officielle des restrictions des déplacements pour le mois du ramadan, cet élu local de l’USFP a posté un tweet, hier mercredi 7 avril, à travers lequel il autorisait les habitants de sa commune à braver cette décision gouvernementale.

Tweet de Mekki Elhanoudi


«En ma qualité de président de la commune de Louta et officier de la police administrative, je vous autorise à vous déplacer la nuit et à fréquenter les cafés... après la rupture du jeûne jusqu’à 23H pendant le ramadan, avec le respect des mesures barrières», a-t-il écrit. Il a mentionné à la fin de son tweet qu’entre sa décision et celle du gouvernement, c'est le tribunal administratif compétent qui devra trancher.

Communiqué du procureur du Roi près de la cour d'appel d'El Hoceima


Ce magistrat vient de publier un communiqué annonçant cette décision. Il y explique qu’un tel acte (sans nommer son auteur) est répréhensible par la loi puisqu'il constitue une incitation d’autrui au non-respect des décision émanant des autorités publiques pour prévenir les risques de propagation de la Covid-19. Le procureur a souligné que la gendarmerie royale d’El Hoceima a été chargée de mener l’enquête préliminaire.