Un député algérien claque la porte
Mostefa Bouchachi

Selon des médias algériens, Mostefa Bouchachi, le député de l’opposition et défenseur des droits de l'Homme, a démissionné de l’Assemblée populaire nationale. "L'APN est devenue un outil docile entre les mains du pouvoir et cela pousse les Algériens à ne pas voter, pour éviter de participer à l'établissement d'institutions qui cautionnent les orientations du système", écrit-il dans sa lettre postée sur le site du quotidien El-Watan. Le député du FFS dénonce la mainmise de l'Exécutif sur cette assemblée de 462 élus. Des membres de l'Exécutif proposent selon lui des projets de loi et assistent aux débats au sein des commissions, en "violation du règlement intérieur de l'APN".  Le refus «injustifié» de l'Assemblée de constituer, sur demande de plusieurs partis, des commissions d'enquête sur la corruption et les heurts communautaires à Ghardaïa (600 km au sud d'Alger) qui ont fait, depuis plusieurs semaines, au moins sept morts et 200 blessés, constitue aussi un des motifs de la démission. Tout comme le blocage par le bureau de l'APN de 10 projets de lois proposés par les députés.

L’avocat, élu en mai 2012, accuse également la Chambre basse de ne pas assumer sa fonction de contrôle des dépenses de l'Etat et le gouvernement de l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, devenu le directeur de campagne du président Abdelaziz Bouteflika candidat à un 4e mandat le 17 avril, de "sillonner les wilayas et distribuer de l'argent sans aucun fondement réglementaire".