Des Femmes Surhommes

Qu’elle soit femme de science travaillant pour la Nasa ou femme d’affaires présidant la Confédération réunissant les principaux patrons de l’économie nationale, qu’elle soit militante politique ou associative, écrivaine, artiste, sportive…, la femme n’a plus rien à démontrer. Sa fulgurante réussite dans divers domaines, dont certains étaient monoplisés par la gent masculine,

parle pour elle. Ses performances font d’elle non seulement l’égale de l’homme, mais elle est souvent meilleure que lui. Pourvu

que l’égalité des chances soient respectée. Le 8 mars, Journée internationale de la femme, est l’occasion de rappeler cette réalité à ceux qui veulent encore l’occulter par pur machisme primaire ou par obscurantisme obstiné. D’où ce dossier qui met en vedette quelques femmes, parmi de très nombreuses autres, qui servent d’exemples à la génération montante. Cependant, le Maroc étant le pays de tous les contrastes, on ne laissera pas l’occasion du 8 mars passer sans rappeler qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour qu’il y ait une véritable méritocratie dans le pays. Or c’est ce qui pourrait permettre aux femmes de se réaliser, de progresser, de montrer toute la mesure de leur compétence et de leur talent… C’est ce qui pourrait aussi leur permettre d’accéder à des postes de responsabilité dont elles demeurent privées juste parce qu’elles sont des femmes. Le 8 mars est aussi l’occasion de rappeler que 10 ans après la fameuse Moudawana le combat continue pour lever des injustices qui sont d’un autre âge. Le mariage des mineurs en est un. À titre indicatif, plus de 90% des demandes de mariages de mineurs ont été acceptées par les juges en 2010 et seulement 8% ont été rejetées. Ces mariages dépassaient les 45.000 en 2011. Un chiffre en net progression depuis 2008. En 10 ans de Moudawana, le problème de la répartition des biens en cas de divorce est loin d’être réglé, celui de la tutelle des enfants mineurs non plus… Encore plus problématique, la question de légalité entre héritières et héritiers qui a reconfirmé qu’un dangereux et insidieux conservatisme domine dans le pays. 8 mars ou pas, ces combats, pacifiques, doivent continuer ! ❚

À la conquête de la NASA

Jeune, brillante scientifique et l’ambition plein le coeur, Asmaa Boujibar a réussi à l’âge de 27 ans, à intégrer les équipes de la Nasa.Marocaine d’origine rifaine et de mère tunisienne, la jeune chercheuse a été admise pour faire partie des chercheurs de la prestigieuse agence. Avant d’en arriver là, Asmaa Boujibar a fait une partie de ses études à Clermond Ferrand où elle a fait partie  des Laboratoires Magmas et Volcans. Après avoir décroché un Master en Géologie et sciences de la terre en 2010, elle prépare une thèse à l’Université Blaise Pascal intitulée « Étude des équilibres chimiques entre manteau et noyau dans le contexte de formation des planètes telluriques ». Studieuse, la jeune chercheuse a mené un parcours académique impressionnant durant lequel elle a cumulé les diplômes et les expériences. Des efforts louables qui ont fini par lui ouvrir les portes hermétiques de la prestigieuse NASA.

Madame le Wali

Ma nomination est une consécration pour le parcours de toutes les femmes marocaines », se réjouit Zineb El Adaoui, première femme Wali dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Al An. La nomination de la présidente de la Cour régionale des comptes de Rabat au poste de Wali de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen est l’aboutissement d’une brillante carrière. Native d’El Jadida, cette femme de 54 ans est titulaire d’un diplôme des études supérieures en Sciences économiques. Elle s’est déjà illustrée en décrochant le titre de juge de comptes en 1984, puis présidente de section à la Cour des comptes de 1993 à 2004. Elle est magistrat au grade exceptionnel depuis 2004. Ce parcours lui a permis de siéger au sein de la Commission consultative de la régionalisation. Dans le cadre de ses travaux sur l’économie en Islam, elle a animé une causerie religieuse devant le roi Mohammed VI autour du sujet « Sauvegarde des fonds publics en Islam ». Une intervention qui lui a valu des éloges en haut lieu. Entre ses nouvelles fonctions et ses responsabilités, elle continue de préparer sa thèse de doctorat d’Etat sous le thème « La cour des comptes marocaine : du contrôle de régularité au contrôle de gestion, quelle efficacité ? ».

Elle veut percer le secret de la création de l’univers

Samira Hassani, 38 ans, est physicienne. Elle fait partie de l’équipe qui a contribué à démythifier le fameux boson de Higgs. Cette « particule de Dieu » qui serait apparu juste après le Big Bang il y a 13,7 milliards d'années et qui aurait été à l’origine de la création de l’univers. Durant 13 années de collaboration au projet Atlas au sein du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire, lieu de naissance du web), Samira Hassani vivait entre Paris et Genève. Elle partageait son temps entre le laboratoire de l’accélérateur linéaire d’Orsay en France où elle travaille, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) où elle occupe un poste de responsabilité et le grand collisionneur genevois. En parallèle, elle est «principal investigator» du programme «ERC» du Conseil européen de la recherche. Lequel pèse 1 million d’euros. C’est elle qui accorde à de brillants étudiants une bourse pour les encourager à aller de l’avant dans leur projet. D’ailleurs, c’est grâce à une bourse de ce genre lui ayant été accordée par le CNRS qu’elle-même a pu venir en France, en 1999. Un tournant qui lui a permis de décrocher ensuite, haut là main, son doctorat en physique des particules. Cela étonnerait plus d’uns, notre docteur, qui a notamment contribué à toutes les étapes du projet Atlas depuis la construction jusqu'à l'analyse des données, est un pur produit de l’enseignement public national. Née à Oujda au milieu d’une fratrie de neuf frères et soeurs, de parents analphabète qui plus est, la jeune physicienne a réussis un parcours scolaire et universitaire sans faute au pays, jusqu’à l’obtention de son DEA en physique des particules. De là, son ascension dans l’Hexagone a été tout aussi exemplaire. Grâce à sa compétence et sa passion pour la physique, elle s’est vite imposée au sein le laboratoire de l’accélérateur linéaire d’Orsay puis au CEA. Sa participation à l’émergence et puis à l’aboutissement de l’expérience Atlas n’est que la consécration de ce parcours hors du commun.

Marocaine tout simplement

« Je suis citoyenne marocaine à la triple culture, musulmane, juive et catholique ». C’est ainsi que se définit Maguy Kakon, écrivaine et militante politique et associative. Cette « Marrakechia » de confession juive se rappelle de ses années au lycée avec nostalgie: « Entre élèves de la Mission française, nous n’avions pas de barrières identitaires. Les différences laissaient place à la communion ». Parmi les quelques différences entre les femmes des deux communautés étaient l’accès à l’éducation pour les filles. « La génération de ma mère était déjà scolarisée et lettrée, ce n’était pas le cas parmi les femmes musulmanes qui n’avaient pas la chance d’aller à l’école », explique Kakon, auteur de deux livres La Cuisine juive du Maroc de mère en fille et Traditions et coutumes des Juifs du Maroc. Et d’ajouter : « Ma mère voulait que ses filles soient indépendantes. Très tôt, elle nous a appris l’importance de l’école. C’était une priorité pour elle ». Malgré les avancés réalisées, Kakon considère que la femme marocaine doit relever le défi de l’accès à l’école pour tous. « C’est par l’éducation des filles que les évolutions peuvent arriver. C’est le chemin pour bannir toutes les discriminations et dérives », insiste-t-elle. Kakon cite le problème de l’héritage dans la loi musulmane. « Dans la loi juive, la femme a les mêmes droit en héritage alors que les musulmanes sont discriminées. Nous sommes toutes Marocaines, il est dommage de ne pas pouvoir unifier », regrette-t-elle. Un des nombreux points de similitudes entre les femmes des deux communautés, c’est le combat pour l’émancipation de l’orthodoxie religieuse. « Les juifs orthodoxes auront une attitude de rejet à mon égard, comme les salafistes feront avec une femme musulmane qui ne se conforme pas à leur vision réductrice de l’Islam », compare-t-elle. En plus dans son activité professionnelle en tant que consultante en immobilier, cette mère de quatre enfants à une vie publique bien remplie. Ses expériences de candidate aux élections législatives de 2007 et 2011 ainsi qu’aux Municipales de 2009 lui ont permis d’être au contact avec ses concitoyens de confession musulmane. Elle a sillonné le Maroc à la recherche d’une mémoire en perdition. « J’ai fais plus de 7.000 km à la rencontre de Marocains habitants des régions enclavées. J’ai rencontré des jeunes qui n’ont jamais vu un juif marocain de leur vie. Ils étaient étonnés que je parle arabe dialectal. Depuis, j’ai été interpellée par cette réalité différente de ma bulle casablancaise », reconnait-elle. Elle appelle d’ailleurs à la révision des manuels scolaires pour y ajouter la composante hébraïque de l’identité marocaine.

Le cordon bleu

Originaire de Rabat, Meryem Cherkaoui quitte son Maroc natal dès l’obtention de son baccalauréat pour partir à la conquête du temple de la fine cuisine : la France. Après un parcours académique réussi à l’Institut Paul Bocuse, la jeune cuisinière roulera sa bosse dans les plus prestigieux palaces français tels le Majestic à Cannes et le Crillon à Paris. De retour au pays, Meryem Cherkaoui lance son restaurant « la Maison du Gourmet ». L’établissement devient aussitôt une référence astronomique. Elle y déploie ses talents de chef cuisinière inventive. Son style culinaire se distingue par l’alliance originale des techniques françaises et des saveurs marocaines. Elle reçoit en septembre 2009 le trophée « L’esprit Entrepreneur Bocuse & Co » octroyé par le magazine Le chef et intègre les Maîtres Cuisiniers de France en mars 2010. Elle reçoit plusieurs distinctions dont celle de Maître ès foie gras. Présente sur la scène internationale, elle est de toutes les grandes manifestations culinaires. Paris, Osaka, Hanoi, Sao Paoe lo, L’ile Maurice, Amsterdam, Montréal, La Réunion, la jeune chef développe avec grande intelligence ses activités de consulting avant d’ouvrir en 2009 son atelier de cuisine « Saveurs des Chefs ». Elle y transmet son savoir-faire aux amateurs passionnés et aux professionnels en quête de perfectionnement. À l’affut de nouvelles expériences, elle se consacre à son nouveau challenge « Dima Terroir » (www.maroc-terroir.com). Une action qui lui permet d’aider des féminines actives aussi de coopératives à améliorer leurs conditions et outils de travail et à développer leur business.

Femme influente

Ismahane El Ouafi, directrice générale du Centre international d'agriculture biosaline (CIAB), est l'unique maghrébine figurant au top 20 des femmes les plus influentes du monde islamique dans le domaine des sciences. Cette reconnaissance provient d’un classement réalisé par la revue scientifique Muslim-Science.com. Notons que les femmes retenues ont été sélectionnées pour leur influence dans les domaines de la physique, la biologie, la chimie et l’ingénierie. Titulaire d'un doctorat en génétique de l'Université de Cordoue en Espagne, la jeune femme compte 15 années d'expérience dans la recherche agricole. Une brillante carrière qui lui a permis de développer des partenariats stratégiques avec les gouvernements, les institutions, les universités et les organisations spécialisées dans le domaine de la recherche scientifique. Avant d’arriver en tête du CIAB, Dr Elouafi a occupé des postes de gestion au sein du système fédéral canadien, y compris le poste de directrice de la Division de la gestion de la recherche et des partenariats de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) ainsi que le poste de conseillère du sous-ministre adjoint à Agriculture et  Agroalimentaire Canada (AAC).

La patronne des patrons

Ce n’est pas par hasard que cette dame de fer est arrivée à la tête du patronat marocain le 16 mai 2012. Réputée pour son fort caractère et pour ses compétences de gestionnaire, Bensalah a su s’imposer dans le milieu notoirement masculin des entrepreneurs marocains. Mieux, elle a pu gagner leur confiance et les convaincre de voter pour elle en tant que patronne de la CGEM. Uneélection à la symbolique forte qui prône éloquemment la parité et qui donne l’exemple aux autres instances qu’elles soient privées ou gouvernementales. La cinquantaine, mariée et mère de trois enfants, l’énergique administratrice-directrice générale des Eaux minérales d’Oulmès, Meriem Bensalah Chaqroun a plusieurs cordes dans son arc. Fille d’Abdelkader Bensalah, grande figure de la lutte pour l’indépendance et fondateur de Holmarcom, elle a pu s’imposer bien avant son élection en tête de la CGEM. Son MBA de l’université de Dallas en poche, elle rentre au bercail pour intégrer le groupe familial au sein des Eaux minérales d’Oulmès. Son arrivée aux commandes ne passera pas inaperçue. Elle  s’illustre également dans l’organisatrice de grandes manifestations telles la Journée de la terre tenue en 2010 à Rabat ou le Festival de Casablanca dont elle est la présidente.

L’infatigable

Née en décembre 1957, Amina Bouayach est la première femme à présider une organisation des droits humains au Maroc. Trésorière de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) à sa création en 1988, elle est à l'origine de l’organisation des campagnes nationales du Mouvement des familles des détenus politiques. Engagée, elle élabore des dossiers accessibles à l’opinion publique sur la détention politique, la disparition forcée et la torture. À travers son combat acharné pour les droits de l’Homme, Bouayach a largement contribué à la modernisation de l’image de la femme marocaine. Après un master en économie à l’université Mohammed V (1992), elle travaille dans la presse d’opposition. En 2006, elle est élue à la tête de l’OMDH. Son principal combat était pour l’abolition de la peine de mort au Maroc. En 2007, elle met en place un centre d'assistance juridique et administratif pour les réfugiés et demandeurs d'asile en partenariat avec le Haut commissariat aux réfugies. En 2011, elle devient membre de la Commission consultative pour la réforme constitutionnelle. Elle créée également deux sites web: Warakati, dédié aux droits des femmes marocaines (musulmanes et de confession juive) et le site www.marsad.ma pour l’observation citoyenne des élections législatives de novembre 2011. En mai 2013, Amina Bouayach a été élue secrétaire générale de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).

La baroudeuse

Dotée d’un courage hors norme, cette militante profondément engagée n’hésite pas à foncer tête baissée pour défendre la cause des droits humains. Imperturbable, Ryadi a subi courageusement les assauts des forces de l’ordre lors des différentes manifestations auxquelles elle ne cesse de prendre partie. Ex présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Khadija Ryadi, a vu, en 2013, ses combats récompensés par le Prix des Nations unies pour la cause des droits de l’homme. Une consécration amplement méritée vu le parcours de cette grande figure des droits humains au Maroc. Ancienne ingénieure au ministère des Finances, elle est la première femme à prendre les commandes de l'AMDH. Pragmatique, elle garde en tête ses principales priorités : Mettre l'accent sur les droits économiques et sociaux, l'éducation aux droits de l'Homme et le rôle primordiale de la jeunesse dans leur promotion. Autre combat qu’elle mène avec la même vigueur, la lutte pour l'abrogation de la peine de mort. Un dossier pour lequel se démène sans relâche l’ex-militante du syndicat l'Union marocaine du travail (UMT).

Mère courage

La présidente-fondatrice de l'Association « Solidarité Féminine » n’est plus à présenter. Sa réputation de mère courage a dépassé les frontières. Sa lutte pour les droits des mères célibataires et de leurs enfants lui a valu, en 2013, sa nomination au grade de Chevalier de la Légion d'honneur de la République française. Une distinction prestigieuse qui est venue récompenser 51 ans de services en faveur de cette catégorie vulnérable de la population marocaine. Grande figure de la société civile marocaine, Aicha Ech-Chenna a débuté son parcours associatif dans le bénévolat en adhérant à l'éducation sanitaire au sein de la Ligue de Protection de l'Enfance et au sein de la Ligue de Lutte contre la Tuberculose. Elle oeuvre également en faveur du planning familial et adhère à l'Union nationale des Femmes marocaines à Casablanca. Au bout de quelques années d’action associative, elle créée l'association « Solidarité féminine » pour soutenir les mères célibataires et les aider à se prendre en charge. Habituée aux consécrations, Ech-chenna a été déjà récompensée en 2009 à Minneapolis (Etats-Unis) par le Prix Opus, le « Nobel de l'humanitaire ». En 1995, elle reçoit le prix des Droits de l'Homme de la République française. Née en 1941 à Casablanca, elle passe son enfance à Marrakech, avant de rentrer à sa ville natale où elle rejoint, en 1960, l'Ecole d'Etat d'infirmière pour y décrocher son diplôme d'Etat. Sa fibre sociale l’a vite amenée sur le terrain associatif.

Écrivaine anti-tabous

Née à Rabat, Bahaa Trabelsi est l’une des premières écrivaines à avoir offert à la littérature contemporaine un regard neuf sur la société. Elle se fait remarquer en 1995 avec « Une femme tout simplement » (1995), un roman psychologique sur les écueils et les forces de la femme marocaine, au-delà des clichés et des tabous de la société. L’auteure sortira d’autres romans caustiques sur l’univers de la presse « Slim » (portrait peu engageant d'une vedette du journalisme casablancais) ou encore de l’homosexualité « Une vie à trois ». Ayant un goût prononcé pour la provocation, Trabelsi marque un nouveau point en sortant une oeuvre poignante avec son dernier recueil de nouvelles « Parlez-moi d’amour », sorti en septembre dernier à La Croisée des Chemins. Un recueil qui dépeint les diverses facettes d’une société en perte de valeurs et de la place, problématique, que tente d’y trouver l’amour, avec des personnages en quête de bonheur, tantôt pervers tantôt opprimés. Le tout noyé dans un univers de débauches et une société asphyxiée par les tabous. Avec une carrière assez subversive, Bahaa Trabelsi a basculé plusieurs codes de la société marocaine, elle a explosé presque tous les tabous, une fatwa a même été édictée contre elle. L’artiste reste pourtant libre et courageuse et milite toujours pour changer les choses et contribuer à une évolution ou à un changement, aussi minime soit-il.

Top model marocain à l'international

Avec son physique atypique et son style androgyne, Hind Sahli (née à Rabat), 24 ans, est l’un des rares top models à avoir réussi une carrière à l’international. À 18 ans, elle gagne le concours Elite Maroc 2008 avec des mensurations de rêve (85-60-89), la jeune marocaine d’1m78 signe son premier contrat avec l’agence S&G Models Managements à Casablanca et devient l’égérie Maybeline au Maroc, avant d’être propulsée rapidement au delà du pays. Grâce à ses longues jambes, son regard revolver et sa bouche pulpeuse, elle réussira à séduire les plus grands noms de la mode. En 2009, elle signe avec l’agence DNA à NEW-YORK et devient la star des podiums pendant la Fashion- Week, où elle défilera pour Marc Jacob, Vera Wang, Loewe et bien d’autres. Depuis 2010, elle enchaîne les succès dans le monde entier. En plus de défiler sur les podiums internationaux, elle posera sous les objectifs des plus grands photographes de mode pour les plus grands magazines (Vogue Italie et Vogue Espagne), et sera sollicitée par les plus prestigieuses Maison de couture (Jean- Paul Gaultier, Louis Vuitton, Philip Lim ou Kenzo…). En 2013, Hind Salhi devient le visage de la ligne de cosmétique « Amber Mystique » d’Estée Lauder, et l’égérie d’une campagne publicitaire miu miu autonmehiver 2013/2014.

Première femme réalisatrice et productrice au Maroc

Née en 1942 à Casablanca, Izza Genini s’installe à Paris avec ses parents en 1960 où elle entamera plus tard des études de lettres et langues étrangères à la Sorbonne. Ce changement marquera le point de départ de sa carrière cinématographique qui permettra à cette autodidacte, passionnée de musique et de cinéma, de faire le pont entre la France, le Maroc et le reste du monde. En 1973, alors qu'elle est directrice d’une salle de projection privée, Genini fonde la société SOGEAV (auj. OHRA) pour la promotion du cinéma marocain et africain à travers le monde et la distribution de films en Afrique. Son 1er documentaire Aïta (sur les chanteuses Cheikhate, 1987), est un témoignage vivant de la diversité ethnique du Maroc. En 1981, elle produit le film mythique Transes de A. Maanouni qu’elle se chargera de distribuer à l’international ; puis, en 1997, elle réalise le documentaire Pour le plaisir des yeux consacré à l'univers intemporel des Neggafa. Depuis plus de 40 ans, I. Genini, cinéaste à la caméra polyphonique, consacre sa vie à faire entendre les voix du Maroc et à préserver le patrimoine culturel marocain. De confession juive, elle est considérée aujourd'hui comme une pionnière et une productrice engagée du cinéma marocain, pour qui l'émigration, la musique, la culture et la tradition sont des thèmes moteurs. Ses films qui vont au-delà des clichés occidentaux de la femme arabe soumise et muselée, renvoient à une pluralité culturelle et religieuse marocaine et rappellent les profonds liens interculturels et confessionnels entre juifs et musulmans.

La seule femme sculpteur au Maroc

Née en 1960 à Casablanca, Ikram Kabbaj est la seule femme sculpteur au Maroc. Après des études à l’Ecole des beaux-arts de Casablanca et aux beaux arts de Paris, option sculpture (1984-1987), elle rentre au pays et se fait connaître grâce à ses sculptures monumentales montées sur la rue piétonne de Maârif. L’artiste maîtrise les techniques de la sculpture sur argile, métal, bois, fibres de verre mais ses matériaux de prédilection sont la pierre et le marbre qui ont la particularité de résister à l’usure du temps et aux intempéries. Ses sculptures s’apparentent à des installations tactiles et abstraites et son approche reste très contemporaine vu la jeunesse de l’histoire de l’art au Maroc. Pendant des années, l’artiste militera pour l’intégration de la sculpture dans les espaces publics. Afin de faire partager ses convictions aux décideurs en matière d’art, d’urbanisme, d’environnement et de développement des villes du pays, elle organise et participe à plusieurs symposiums internationaux et nationaux de sculpture (El Jadida, Tanger, Fès, Essaouira). Son objectif est de doter le Maroc de musées en plein air et d’initier les citoyens à la sculpture à travers des oeuvres d’artistes de renommée internationale.

Photographe spécialisée dans le portrait documentaire, primée à l’international

Née à Casablanca en 1980,diplômée de Sciences Po Paris, Leïla Ghandi parcourt le monde en solitaire depuis l'âge de 15 ans avec son appareil photo, sa caméraet son stylo. Elle est l’auteur de Chroniques de Chine, recueil de textes et de photographies publié au Maroc aux Editions Le Fennec puis en France aux Editions Bachari. De la Galerie 127 de Marrakech à la Galerie Art Lounge de Beyrouth, en passant par le Parlement Européen, ses photographies sont exposées à travers le monde entier et ses films documentaires sont diffusés à la télévision marocaine depuis 2009. À travers sa série documentaire « Voyages avec Leila Ghandi », elle décrypte le quotidien au-delà des clichés et raconte le monde autrement, sous un angle plus humain. Auteur, photographe et réalisatrice indépendante, elle collabore avec les médias, l’UNESCO, la Fondation Royale Mohamed VI et des personnes publiques comme Gilles Képel ou Titouan Lamazou. En 2008, elle reçoit au Sénat français le Trophée Euromed de la Réussite au Féminin, et en 2009, le Prix Littérature de l’USAID. Année où elle rejoint les réseaux des Young Mediteranean Leaders et du Women’s Tribune, et où elle est nommée « opinion leader » par un organisme de l’ONU en 2010. En 2012, elle réalise une série documentaire pour 2M et en 2013, elle remporte le prix euro-méditéranéen de journalisme Anna Lindh pour son programme télé sur la Palestine.

 

Première golfeuse arabe au Ladies European Tour

Elue meilleure sportive de l’année 2013 et première golfeuse arabe à jouer au circuit européen (Ladies European Tour), Maha Haddioui parcourt les greens depuis l’âge de 13 ans. La saison 2013 sera marquée par de bonnes prestations lors des compétitions mondiales. Devenue professionnelle en 2010, elle termine 25e à la Coupe Lalla Meryem, une épreuve du circuit féminin européen, organisée au Golf du Soleil d’Agadir en 2011, situé tout près de chez ses parents et où la championne gadirie rencontrera en 2001, le coach Jean-Marie Kazmierczak. Plus tard, elle décroche son Master à la Lynn University de Floride, quatre années pendant lesquelles elle jouera au golf en universitaire, en tant que capitaine de l’équipe. En 2007, elle sera élue Golfeuse de l’Année et Athlète de l’Année par l’Association des Coachs Américains de Golf. De retour au pays, elle sera soutenue par l’Association du Trophée Hassan II (ATH) et enchaîne alors les tournois à travers l’Europe et le Moyen-Orient, avec pour objectif de jouer un jour sur le circuit américain, le LPGA Tour. Chaque année, elle participe et remporte le Championnat arabe. Désormais, la championne vise les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro au Brésil en 2016.

Peintre et plasticienne de renommée internationale

Passionnée par la peinture depuis sa plus tendre enfance, Hayat Saidi est une artiste peintre marocaine dont la renommée dépasse nos frontières, connue essentiellement pour son usage sensible de la lumière et de la couleur pour immortaliser des émotions souvent contradictoires. Dotée d'un talent inné, elle peint depuis 23 ans et pose à travers son art un regard abstrait et libre sur la condition de la femme marocaine. Ses oeuvres lumineuses et très colorées ont fait l'objet de plusieurs expositions internationales « Abouab almaghrib » à Santa Fe (USA)- 1999 et « femmes en affaire d'ici et d'ailleurs » à Montréal (2006). Plus tard, elle s’installe à Milan et en 2009, elle expose à « Sassetti Cultura » et à « Art e Cultura » à Brera. Elle obtient le 2e prix du concours « El CAFE E L'ARTE » et en 2011, elle expose en Slovénie à l’occasion du 10e anniversaire de l’ARTITA avant d’être invitée à Cannes dans le cadre de l’évènement « artistes du monde ». Elle obtient à Milan le 4ème Prix National des représentations artistiques; ce qui lui a valut la participation à la prestigieuse biennale internationale de Rome en 2012, puis à la biennale de l’Art abstrait du XXIe Siècle en France. En 2013, elle participe au Salon d’art contemporain «Art shopping» de Paris et s’inscrit dans le cadre de la 3e escale de « Women’s Art World », destiné à mettre en lumière le talent des femmes artistes peintres qui partagent des valeurs communes ❚

Clin d’oeil aux femmes

 

À l’occasion du 8 mars, nombreuses sont les entreprises qui font un geste en faveur des femmes. Les dames et demoiselles se voient ainsi offrir une rose à l’entrée de leur entreprise, dans une gare de chemin de fer ou, cela arrive aussi, dans certaines rues commerçantes. On peut tout occulter sauf le pouvoir d’achat grandissant dont dispose aujourd’hui une partie de la gent féminine. Et même quand elles peuvent être désargentées, la décision d’achat leur appartient, le plus souvent. Un cliché de plus ? Pas sûr ! Par ailleurs, c’est devenu une habitude, Maroc Télécom fait aussi un appréciable geste en faveur des femmes, chaque 8 mars. Cette année, des smartphones sont proposés aux dames et aux demoiselles à 0 dirham pour tout engagement de 24 mois. méditel célèbre aussi la femme en les invitant à voir gratuitement un film de leur choix, à la séance qu"elles désirent et ce dans six villes du Royaume : Casablanca (Mégarama), Marrakech (Mégarama), Rabat (7ème art), Tanger (Rif), Meknès (Dawliz) et Fès (Mégarama). En parallèle, l’opérateur a mis en place une offre de fidélisation destinée aux clientes abonnées, qui se verront offrir un coffret émotion box en cas de renouvellement de leur abonnement. Jolis cadeaux !

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