LA CEDEAO INVITÉE D’HONNEUR AU SIEL DE CASABLANCA
Koumu00e9alo ANATE

Pour sa 20ème édition qui se tient du 13 au 23 février, sous le thème de « Vivre le Maroc culturel », le Salon international de l’édition et du livre de Casablanca a choisi cette année de célébrer et d’honorer les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique (CEDEAO). Lors de la conférence inaugurale du salon, le Ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, qui représentait Alassane Ouattara, Président de la république de Côte d’Ivoire et président en exercice de la CEDEAO a remercié le gouvernement marocain pour cette initiative et pour cette coopération sud-sud, déjà renforcée par la dernière visite en 2013 du Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire ainsi que la présence du Ministère marocain de la culture au dernier Salon International du Livre d’Abidjan (SILA) en novembre dernier. Le Maroc ayant été pays invité d’honneur de ce Salon. Cette édition 2014 est ainsi l’occasion d’exposer un diagnostic de la situation actuelle du secteur éditorial dans les pays africains (Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana,…) et permettra de relever ses défis d’avenir, pour asseoir une politique de coopération efficace entre le Maroc et les membres de la CEDEAO. Une vision que partage le chef du gouvernement marocain Abdelillah Benkirane, qui rappelle à l’occasion que ce salon témoigne de la relation forte, amicale et spirituelle qui existe depuis des décennies entre le Maroc et les pays de la CEDEAO, « cet échange culturel et spirituel fort est très cher au Maroc , précise t-il, et nous espérons que notre coopération culturelle sud-sud puisse se développer dans l’avenir, reste à accorder plus de budget à la culture ». Cela dit, malgré les contraintes financières, le SIEL est devenu au fil des années une véritable plate forme d’échange autour du livre et a gagné en légitimité, en devenant un modèle pour plusieurs pays africains. Le Salon qui a reçu pendant cette édition pas moins de 57 pays ne cesse de grandir en contenu (10 000 livres exposés de tout genre et en plusieurs langues) et en qualité de ses programmes (conférences, débats, rencontres littéraires avec les gagnants du prix du Maroc du livre 2014 -notamment Ahmed Belhaj, Youssef Fadel, Abdelwahed Akmir, Abdelali El Ouadghiri, Mohamed Afif et Omar Bouhachi-, témoignages, hommages -Mohamed Choukri-, prix Argana pour célébrer la poésie décerné au poète français Yves Bonnefoy….) et de ses invités prestigieux (Leila Shahid, Benjamin Stora, Joël Cimarron, Tahar Ben Jelloun, Omar Ennaciri, Driss Jayadane, Gwenaëlle Aubry, Antonio Rodriguez Almodovar,…).

Kouméalo ANATE

Ministre de la culture et des arts du TOGO Nous saluons l’initiative du Maroc qui a choisi cette année, comme invité d’honneur les pays d’Afrique de l’ouest. C’est très important parce qu’aujourd’hui, on doit intensifier le la rencontre et le rapprochement entre nos peuples, pour pouvoir mieux se connaître et mieux construire nos pays, en partageant les expériences, en mutualisant parfois les ressources et donc, à ce titre, je salue cet esprit de couverture et d’accueil du Maroc et de la population marocaine. Nous sommes venus avec une forte délégation (trois éditeurs, deux conférenciers universitaires, le directeur du livre,…) qui va pouvoir profiter des expériences de ses homologues du Maroc. J’espère également, au niveau culturel, m’inspirer aussi de ce qui se fait ici afin de promouvoir d’avantage la culture au Togo, parce que dans la politique du gouvernement togolais , nous voulons faire de la culture un levier, pour le développement socio-économique de notre pays, donc c’est très important de voir ce qui se fait ailleurs et de s’inspirer des bonnes pratiques.

Anne-Marie ODOUMHARO

Directrice Nationale de la promotion du livre et de la lecture du Bénin

À travers cette invitation qui selon nous, s’inspire de l’Afrique unie, on pense que le Maroc a une idée de fédérer tous les états africains autour de la chose culturelle, et ça nous fait plaisir. Nous n’avons pas de salon au Bénin par exemple, et nous nous apprêtons à préparer un salon au niveau national, et un autre à l’international. En tant que Directrice nationale de la promotion du livre, je viens ici pour acquérir l’expérience, pour voir comment ça se passe et je crois que je vais tirer énormément de ce salon.

Kadiatou Konaré

Éditrice de Cauris livres (Bamako), Mali

Ce qui est impressionnant, c’est qu’on se retrouve tous ici, les 15 pays de la CEDEAO, et je trouve qu’au niveau de l’organisation, il y a eu beaucoup de choses bien qui ont été mises en route. Je pense que ça va être l’occasion, pour nous éditeurs africains, de pouvoir nouer des contacts avec d’autres éditeurs notamment des éditeurs marocains, et d’échanger avec eux, et puis, de voir dans quelle mesure nous pouvons créer des passerelles de collaboration. Le salon au sud du Sahara, le salon du Sénégal était un très bon salon il y a quelques années, mais il est dommage de voir qu’au fil des éditions, il perdait un peu de son envergure. C’est ma première participation et ça va être l’occasion pour moi et ma maison d’édition, de créer des liens avec des éditeurs de la zone CEDEAO, parce que c’est un moment des retrouvailles entre nous aussi avec des éditeurs marocains.

 

[caption id="attachment_10232" width="160"] Elie-Charles Moreau[/caption]

Elie-Charles Moreau

Écrivain et éditeur sénégalais des Editions « Le Nègre international » et « Le forum des poètes »

C’est ma deuxième participation, et j’ai envie que cela dure 40 ans au moins. Plus amplement, c’est une manière de dire à quel point je suis heureux de voir qu’au Maroc, on se soucie de culture et de promotion du livre et de la lecture et on ouvre ses bras à l’autre. Cela nous va droit au coeur que la CEDEAO soit cette année célébrée. C’est le Maroc qui conforte véritablement encore une fois, ses desseins de s’ouvrir à tous les autres pays africains et certainement à l’Afrique noire, pour des raisons qui tiennent à la fois à l’histoire et à la géopolitique. De plus, il y a des perspectives de collaboration entre éditeurs aussi bien du sud entre eux que du nord .

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