CRÉDIT SUISSE : Le Sénat américain accuse

Des sénateurs américains accusent le Crédit Suisse de se cacher derrière des lois suisses au cours d’une audience désobligeante à Washington.

En effet, une enquête a été menée par une commission d’enquête du Sénat américain sur des allégations selon lesquelles la banque a secrètement et activement recruté pendant des années 22.000 clients aux Etats-Unis pour les aider à soustraire des revenus au fi sc américain.

Le CEO du Crédit Suisse Brady Dougan et l’avocat général de la banque, Romeo Cerutti ont fait savoir à la commission d’enquête du Sénat américain qu’il leur est interdit de fournir les noms des clients américains requis par les autorités.

Quatre des dirigeants de la banque ont été soumis à trois heures et demie d’interrogatoire par les sénateurs, le 26 février.

L’audience a suivi la publication d’un rapport du sous-comité qui détaille les pratiques bancaires qui ont permis à des clients américains de dissimuler leurs comptes suisses aux autorités américaines dont notamment des réunion dans les ascenseurs secrets, la création de sociétés fictives offshore et des voyages effectués aux États-Unis sous de faux prétextes.

Carl Levin, le sénateur démocrate a rejeté les affirmations selon lesquelles les lois suisses sur le secret bancaire et l’échec du Sénat à ratifier une convention fiscale entre les gouvernements américain et suisse ont empêché la banque de coopérer davantage.

« Vous vous cachez derrière les lois suisses. Si vous voulez faire des affaires aux USA, il faudra vous conformer à nos lois », a martelé M. Levin.

M. Cerutti a répliqué que l’approbation d’une convention fiscale permettrait au Crédit Suisse de transmettre des « milliers » de noms.

 M. Dougan a indiqué que les efforts de la banque pour aider les clients à échapper au fi sc ont été limités à un petit groupe de « banquiers délinquants », une revendication que certains sénateurs ont dû rejeter.

Faisant valoir que les problèmes étaient plus systématiques, M. Levin a cité un rapport d’un voyage effectué aux États-Unis par le staff de Crédit Suisse pour rencontrer 49 clients même si les banquiers suisses ne sont autorisés à voyager aux États- Unis qu’à des fi ns personnelles.

M. Dougan a soutenu qu’il s’agissait là d’une violation de la politique de la banque