Compliqué, mais indispensable
Ahmed CHARAI

Les événements de Taza, et de BéniMellal récemment, nous mettent face à une vraie problématique. Comment concilier l’impérative autorité de l’Etat avec la compréhension de l’acuité des problèmes sociaux? Bien évidemment, nul ne peut accepter que des manifestations dégénèrent en émeutes, en violences, en incendies.

Les forces de l’ordre sont fondées à user de tous les moyens pour arrêter ces dérapages. Encore faut-il que l’usage de la force soit maitrisé et que les policiers soient formés dans ce sens.

Par ailleurs, il ne faut pas se voiler la face. A la base de la contestation, il y a des problèmes objectifs, relevant de la marginalisation. La citoyenneté est un mot creux quand les conditions de vie n’assurent pas la dignité de l’individu et quand les équipements et les infrastructures de base n’existent pas.

Il est hors de question de justifier le vandalisme, ou de réclamer la compréhension ou l’absolution des fauteurs de trouble. Mais il nous faut aller au-delà de la notion d’autorité de l’Etat.

Ces événements récurrents depuis plusieurs années doivent susciter une vraie réflexion. A coup sûr, la lutte contre la précarité balbutie. Les besoins sont énormes et les moyens en face sont insuffisants. Le modèle social marocain est à créer. La solidarité doit être revue et corrigée, pour répondre aux aspirations des couches les plus défavorisées, et ce en dehors de toute conception relevant de la charité. C’est un impératif pour la citoyenneté. Mais on ne peut passer sous silence une autre déficience.

Ces couches populaires ne savent pas manifester. Dans la plupart des cas, cela se transforme en violences, en vandalisme. La société civile est défaillante. Elle n’encadre pas ces mouvements sociaux. En revanche, elle revendique le déni de l’Etat de droit, en réclamant la libération des détenus et en condamnant l’intervention des forces de l’ordre. L’action bénéfique que l’on attend des ONG c’est qu’elles diffusent l’idée démocratique.

Tout citoyen a le droit de protester en manifestant, encore faut-il que les biens et les personnes soient préservés. C’est le b-a.ba de la démocratie et cela aussi relève de la citoyenneté. Pour pouvoir concilier l’autorité de l’Etat et la citoyenneté, le chemin est long.

Il nous faut assurer un développement économique dans la solidarité, moderniser l’appareil sécuritaire et approfondir la démocratie. C’est à ce projet que nous devons nous atteler, et tout de suite. самые дешевые каркасные дома