Les nécessités de l’heure
Ahmed CHARAI

On ne le rappellera jamais assez, la majorité actuelle est face à des enjeux historiques. La nouvelle constitution, le contexte régional aussi explosif qu’imprévisible, et donc instable, et le bouillonnement social imposent au gouvernement et au parlement de donner des signaux significatifs du changement.

La cohésion de la majorité est secouée quelques mois après la nomination du gouvernement. Au parlement, les groupes parlementaires n’en font qu’à leur tête, certains allant même jusqu’à boycotter un ministre issu des rangs de leur parti pour des broutilles qui n’ont rien à voir avec la question des affaires publiques.

Plus inquiétant, des voix au sein des partis de la majorité s’élèvent pour réclamer une forme de quotas pour les nominations à la tête des entreprises publiques dépendant du chef du gouvernement. Or, la bonne gouvernance nécessite l’indépendance de la haute administration. Politiser les grands commis de l’Etat serait désastreux, surtout lorsque l’on sait l’importance des établissements publics par rapport à l’investissement et à la mise en place des politiques sectorielles.

Il serait ruineux de diminuer l’efficacité de ces outils en les inscrivant dans une logique d’appétits partisans. Politiquement, c’est un désastre parce que l’image reflétée est celle de structures partisanes profitant de la nouvelle constitution pour placer les leurs aux postes juteux. Par ailleurs, la présence de parlementaires israéliens à une réunion de l’Association des parlementaires méditerranéens à causé des remous. Il est normal que des partis politiques, dont le PJD, tiennent à rappeler la forte opposition populaire à la normalisation.

La gestion gouvernementale, elle, se doit de respecter la permanence de la diplomatie marocaine et du rôle de Rabat sur la scène internationale en défense des intérêts du peuple palestinien. Ces couacs s’ajoutent aux risques de non finançabilité de la loi de finances, aux tensions sur le droit de grève et la loi en préparation et, enfin, aux médias publics. La majorité doit se ressaisir rapidement pour assurer sa cohésion autour de la charte constituant la coalition. La normalité démocratique nécessite la rupture avec des attitudes qui ont contribué à discréditer les institutions.

La pire est celle de la dualité, c'est-à-dire d’un parti participant au gouvernement mais qui déploie une communication comme étant dans l’opposition, pour des raisons électorales. Cette attitude doit être bannie pour toujours. S’il y a des divergences politiques réelles, qui ne peuvent être résolues à l’intérieur de la coalition, il faudrait qu’elles soient livrées au débat public. Le Maroc ne peut se permettre des guéguerres sans consistance alors qu’il est au début d’une période qu’il veut fondatrice. раскрутка сайта сколько стоит