L’impact de la crise
Ahmed CHARAI

En France, le nouveau président a évité toute envolée lyrique lors de son investiture. Il sait que les électeurs en attendent des résultats au niveau de l’emploi, du logement et du pouvoir d’achat. Aux Etats-Unis, l’euphorie qui a accompagné l’élection de Barack Obama n’est plus de mise. Les Américains ne parlent plus du premier président noir, des valeurs égalitaires, des avancées sociétales au profit des individus, ni même de la solidarité au travers de l’assurance-maladie.

Pire, le président américain se retrouve au centre d’une polémique, y compris dans son camp, sur le mariage gay. Partout dans le monde, l’heure n’est plus aux débats sur les valeurs morales, mais à la résolution d’une situation économique fort compliquée. Les gouvernements valsent dans tous les sens, parce que les électeurs veulent améliorer leur situation de chaque jour. La lame de fond n’est pas de gauche ou de droite, elle est contre une gestion de la crise qui s’est évertuée à sauvegarder le système bancaire aux dépens des retraites, de la protection sociale et de l’emploi.

Il faut vivre sur une autre planète pour ne pas voir dans les joutes électorales, les soubresauts parfois violents, l’expression d’une demande économique, de dignité humaine, en termes de travail, de pouvoir d’achat, de pérennisation des retraites. Cela vaut aussi pour le Maroc. Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est venu au Parlement pour un débat sur la politique générale et a promis de le faire régulièrement. Le débat a porté sur des sujets comme l’application démocratique de la nouvelle constitution, les nominations, ou encore l’intégration des chômeurs.

Débats intéressants, mais qui ne répondent pas toujours aux attentes des citoyens, et ce n’est pas de la faute du seul chef du gouvernement. Les attentes sont aussi universelles que claires. Les citoyens jugeront le gouvernement sur les résultats concrets pour leur vie quotidienne. C’est l’économie qui primera. Il est temps que l’Exécutif sorte de la campagne électorale pour endosser le costume des responsabilités et répondre aux attentes de ses électeurs en tentant de réaliser une partie de ses promesses. Le reste n’intéresse qu’un microcosme. туризм в танзании