Repenser le CORCAS
AHMED CHARAu00cf

La question du Sahara connaît des développements diplomatiques importants.

Le Maroc est à la fois vigilant et serein, malgré les efforts de la partie adverse, visant à tromper la communauté internationale, sur la question des droits de l’Homme en particulier.

La poignée de séparatistes vivant à Laâyoune, et à Smara en particulier, agissent comme un cheval de Troie et constituent la principale composante de ce complot, qui voudrait installer l’idée d’une violation systématique des droits de l’Homme au Sahara.

Les unionistes, ultra-majoritaires, ne réagissent qu’épisodiquement.

C’est Rabat qui est en charge du dossier.

Or, nous avons un outil, prévu initialement à cet effet : le CORCAS.

Ce conseil consultatif est pratiquement en veilleuse depuis deux ans.

Les membres du CORCAS ont été choisis en fonction de critères objectifs.

Ils sont représentatifs de l’influence tribale, mais aussi des différentes couches sociales et des générations.

C’est un Conseil réellement légitime par sa représentativité exhaustive.

Il faut cependant repenser son rôle, en lui confiant la mission de répondre aux agissements des séparatistes sur le terrain, dans nos provinces du Sud.

Il est capable de la faire, par sa composition, l’influence réelle de ses membres et la diversité des opinions qui s’y expriment.

Cette diversité est une richesse qu’il faut sauvegarder, parce qu’elle confère au CORCAS sa crédibilité à l’international.

Il faut ranimer cette institution, peut-être l’enrichir par l’apport de nouveaux profils mais surtout repenser son rôle.

Il est évident qu’il faut qu’elle soit beaucoup plus présente sur la scène médiatique et diplomatique pour répondre aux calomnies en rétablissant la vérité, rien que la vérité.

Mais aussi pour exprimer les doléances ou les revendications des populations, quand il y en a.

Pour jouer ce rôle, il faut que ce Conseil jouisse de la plus large des autonomies.

Il ne faut surtout pas qu’il passe pour une institution supplétive de l’administration centrale.

Ce n’est réellement pas le cas et on l’a vu à l’occasion de la dernière sortie de son président, qui a défendu des positions fort distinctes du discours officiel.

Repenser le CORCAS n’a pour objectif que de sortir d’une situation incompréhensible.

Les Sahraouis, dans leur immense majorité sont unionistes, se déclarent marocains et fiers de l’être.

Pourtant, une poignée de séparatistes fait de l’agitation-propagande en n’ayant en face que l’appareil d’Etat.

C’est aux Sahraouis de leur répondre, en premier lieu, et le CORCAS et les élus sont les mieux placés pour le faire.

Omar Hilal, le nouveau représentant du Maroc à l’ONU, connaît très bien le problème.

Il a bataillé pendant des années à Genève, pour que les refugiés de Tindouf puissent d’abord être recensés, puis jouir des droits des refugiés, puisque l’Algérie les considère ainsi, tels qu’établies par la convention internationale.

Il connaît l’influence des ONG, le jeu des réseaux.

Dans cette bataille, celle des opinions, la société civile a son mot à dire.

Un CORCAS omniprésent, efficace, autonome est la meilleure réponse aux manoeuvres séparatistes téléguidées par Alger ❚