Sahara, cohérence et pragmatisme
Ahmed CHARAI

La dernière tournée de Christopher Ross et sa visite à Rabat a suscité quelques commentaires, parce qu’il y a quelques mois, le Maroc avait officiellement contesté sa légitimité. Le Secrétaire général de l’ONU l’a maintenue. Mais les arguments du Maroc ont été entendus et des capitales comme Paris ou Washington ont rappelé qu’elles considèrent l’offre marocaine comme crédible. Sur ce dossier, le Maroc a engrangé de grands acquis.

Répondant aux voeux du Conseil de sécurité qui, constatant l’impossibilité de la tenue de référendum, a demandé aux deux parties de faire des propositions. Rabat a offert une autonomie élargie sous souveraineté marocaine. Depuis, c’est le Polisario qui est acculé, parce qu’il reste arcbouté sur une position sans issue, le séparatisme. Rabat n’avait aucun intérêt à entamer les acquis en refusant de recevoir Christopher Ross qui n’est, in fine, qu’un fonctionnaire des Nations-Unies.

L’autre acquis pour le Maroc, c’est que depuis l’accession du Roi Mohammed VI au trône, l’affaire du Sahara a été réappropriée par l’ensemble des forces vives de la Nation. C’est un acquis, parce que cela a permis de matérialiser, de concrétiser le consensus national autour de l’intégrité territoriale. D’ailleurs, les chancelleries étrangères, les partis politiques, les ONG, n’hésitent plus à souligner le fait qu’il y a une véritable unanimité sur le sujet au Maroc, ce qui renforce notre position. D’ailleurs, Christopher Ross a rencontré les membres de la société civile, certains opposants, et a pu se rendre compte de l’attachement de tous les courants de pensée au Maroc à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale sur les provinces du Sud.

Fort de ces acquis, droit dans ses bottes, le Maroc se doit d’allier fermeté sur les principes et pragmatisme nécessaire à toute action diplomatique. Nous savons tous que le conflit est algéro-marocain et que sa résolution nécessite une flexibilité algérienne, qu’on ne voit pas venir pour des raisons internes liées à la situation politique chez nos voisins de l’Est. Mais l’accélération de l’histoire amènera, nécessairement et fatalement, les changements nécessaires qui pousseront l’Algérie à la recherche d’une solution négociée. En attendant, s’il faut maintenir le cap, on peut réclamer de notre diplomatie un peu plus d’agressivité.

L’on sait que le Polisario tente de jouer la carte des droits de l’homme. Sur ce terrain, il faut développer une diplomatie des ONG. Les associations sont crédibles sur ce sujet. Or, au niveau international, nous avons des relations difficiles avec certaines ONG, par manque de relations suivies, mais aussi par rapport à des réactions épidermiques. La position du Maroc n’a jamais été aussi forte, malgré l’acharnement de la diplomatie algérienne. Il nous faut maintenir la ligne, la conforter et rester cohérent, tout en sachant faire preuve de patience, car il n’y a pas de perspective d’une solution dans l’immédiat? наполнение сайта цены