Le drame palestinien
Ahmed CHARAI

Israël livre une véritable guerre aux populations de Gaza. Si l’offensive terrestre paraît, pour le moment, exclue, les raids meurtriers se succèdent sur des zones habitées, mais aussi sur les infrastructures de base sans justification militaire. Le nombre de morts, côté palestinien, a franchi la barre des 150, en majorité des femmes et des enfants. Les positions diplomatiques n’ont pas varié par rapport au passé. Les USA, tout en demandant un cessez-le-feu, soulignent par la voix d’Hillary Clinton leur attachement solide comme un roc à la sécurité d’Israël.

Les Européens mettent dos à dos le Hamas qu’ils accusent de provocation et Israël à qui ils reprochent l’escalade. L’Egypte de Morsi tente de jouer les intermédiaires et les autres pays arabes condamnent comme d’habitude. Il est à espérer que les efforts, mêmes timides, débouchent sur un cessez-le-feu pour préserver les vies palestiniennes. Le drame du peuple palestinien demeure l’occupation et ses conséquences. Le processus initié à Oslo est mort et enterré. Abou Mazen est le seul leader qui y reste attaché, mais ni le Hamas, ni Israël n’en veulent.

Or, Abbés est délégitimé, fragilisé par la division, mais aussi l’intransigeance de l’ennemi. Ni le Quartet, ni les USA n’ont réussi à imposer un calendrier pour l’ouverture de négociations sérieuses en vue d’un accord de paix. L’offre arabe, qui prend en considération la sécurité de toutes les parties, est rejetée par Israël. A l’heure actuelle, il n’y a aucune perspective réelle pour une issue pacifique du conflit. Nous risquons donc de voir à nouveau les images de destruction et de souffrances se répéter à l’avenir. D’autant plus que l’instabilité dans la région et la possibilité d’une guerre contre l’Iran ne feront qu’aggraver les tensions.

Dans ces conditions, nous Marocains, nous ne pouvons que soutenir politiquement et humainement le peuple palestinien. Sur le plan officiel, la diplomatie pourrait rénover en jouant un rôle prépondérant dans ce dossier, si les conditions s’y prêtent. En particulier si Barack Obama, libéré de tout souci électoral, reprend ses initiatives en faveur de la paix. Ce soutien au peuple palestinien est unanime. Il faut se saisir de ce consensus pour barrer la route à toute tentative d’instrumentalisation par des groupuscules extrémistes. Créer un climat de haine, s’attaquer aux occidentaux et verser dans le confessionnalisme du conflit ne sont en rien un soutien à la cause palestinienne, bien au contraire, ils l’affaiblissent.

Or, elle l’est déjà et n’a pas besoin qu’on en rajoute. Les images sont insupportables. La sphère arabo-musulmane, mais aussi les humanistes sincères de par le monde sont sous le choc. Mais au-delà de l’affectif, il faut trouver les moyens d’une pression de l’opinion publique en faveur d’une paix juste, d’un Etat palestinien indépendant. C’est l’unique voie raisonnable au-delà des passions, même légitimes. каркасные дома сендвич панели