Benkirane au pied du mur syndical

Les syndicats comptent bien montrer de quel bois ils se chauffent. Et c’est le chef du gouvernement qui sera le plus près du feu. La question qui fait débat est celle des retenues sur les salaires des grévistes. Pas de travail pas d’argent disait le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, très vite soutenu par son chef au gouvernement. L’Union générale des travailleurs marocains (UGTM) dont le secrétaire général est, jusqu’à nouvelles élections, secrétaire général du parti de l’Istiqlal, hausse le ton et considère que le fait de ne pas payer les jours de grève est une entrave au droit de grève. Mais là on comprend, Hamid Chabat le SG du syndicat, bien que son parti fasse partie de la coalition gouvernementale, n’en demeure pas moins un allié pas facile à manier. Ce qui est plus dur pour le chef du gouvernement, c’est la position du syndicat de son parti, l’Union nationale des travailleurs marocains. L’UNTM ne veut pas non plus laisser ses militants se faire plumer par le gouvernement. « Si Benkirane et Ramid campent sur leur position de vouloir appliquer ces prélèvements, nous n’hésiterons pas une seule seconde à accentuer le rythme et l’intensité des grèves», disent les membres dirigeants du syndicat islamiste au site 20 heures. La menace est directe. Elle met surtout dans l’embarras le ministre de la Justice, Mustapha Ramid qui avait dit qu’il retiendrait les jours de grève sur les salaires des fonctionnaires de son département, sinon il démissionnerait. Benkirane lui-même avait dit devant les députés vendredi 30 novembre, «la grève est devenue un congé payé. Même si cela causera la chute du gouvernement, je ne ferai pas marche arrière». Fragilisé par son propre syndicat, le PJD regarde avec un œil attentif ce qui se passe en Tunisie et en Egypte où l’euphorie des islamistes après leur arrivée au pouvoir s’est transformée en véritable bérézina. Partout, leur apport à la démocratie et au développement économique est contesté. C’est sans doute pour cette raison que les islamistes marocains commencent à se montrer très conciliants sur plusieurs sujets. реклама на гугл цена