Gouvernement : Les vrais enjeux de 2013

L’Education, les caisses de retraite et la caisse de compensation sont concernées. Ce sont des réformes essentielles, urgentes. Mais si elles n’ont pas été menées à bien auparavant, c’est parce qu’elles sont complexes et nécessitent un vrai consensus.

La réforme de la caisse de compensation avec le choix de l’aide directe est indiscutablement plus rationnel que le système actuel, inéquitable et fort coûteux. Mais la hausse des prix que ce choix génèrera sera supportée par tous, y compris les couches basses de la classe moyenne. En sus, comme l’a démontré l’opération Ramed, le recensement pose un vrai problème.

La Justice et l’Education présentent un autre genre de difficultés. On ne peut réformer ces secteurs qu’avec l’assentiment, le soutien des magistrats et des enseignants. Or, ces deux corps ont développé un corporatisme à la fois fort et ultraconservateur allant dans le sens du refus de toute réforme.

Le problème des caisses de retraite est en premier lieu financier, puisqu’il faut injecter des fonds pour sauver le système, mais il est aussi social. Il faut élargir la couverture pour viabiliser ces caisses. Or, l’informel ne régresse pas, il se développe.

Comme on peut le constater, toutes ces réformes sont nécessaires, urgentes, de cela tout le monde convient. Mais pour les réussir, il faut impérativement choisir la bonne méthode. Toute tentative de passage en force créerait des remous ou finirait, fatalement, par vider les réformes de leur contenu, parce que les forces de résistance ne peuvent être sous-estimées.

La bonne méthode, à notre sens, consisterait à élaborer des projets de réformes globaux, et non pas des ensembles de mesures isolées, à les communiquer largement et à ouvrir un vrai débat national pour les enrichir. Il appartiendra ensuite à la majorité, comme dans toute démocratie, d’assumer ses responsabilités et de légiférer en conséquence.

Qui dit débat, dit divergences, mais aussi concessions réciproques. Il faut espérer que l’opposition et les syndicats soient animés d’un esprit de responsabilité pour que ce débat ne se transforme pas en un dialogue de sourds, chacun campant sur ses positions.

Dans le contexte régional actuel, le Maroc ne peut se permettre des remous sociaux d’envergure. Par ailleurs, les fragilités économiques sont évidentes et toute tension ne ferait que les aggraver. Il est clair cependant que ces deux réalités ne peuvent être utilisées pour appeler à l’attentisme, d’autant plus que les réformes en question sont une partie de la solution et non pas du problème. C’est pour cela qu’il faut réformer, mais en cherchant la plus large des adhésions, par le débat. раскрутка сайтов