Une année de fête et de famine dans un Moyen-Orient à deux vitesses

Par : Michael Peel

La nouvelle année nous a cruellement rappelé la façon dont le gouffre économique entre pays riches et pauvres du Moyen-Orient, c’est creusé jour après jour suite au soulèvement arabe.

Alors que la crise monétaire de l’Egypte se poursuit, malgré une injection de 2,5 milliards de dollars en provenance du Qatar, l’Etat du Golfe et ses voisins producteurs d’énergies dans le cartel des producteurs pétrolies de l’OPEP nagent dans les milliards. Leurs revenus nets ont atteint un niveau record de 1.05 trillion de dollars l’an dernier.

Les fortunes contrastées font partie du vaste tableau sombre présenté dans un rapport publié la semaine dernière par HSBC.

Le rapport décrit une région dont les pays représentent non seulement des mondes différents financièrement mais des dimensions parallèles.

Dans un cosmos, les prix élevés de l’énergie offrent aux Etats pétroliers des liquidités à prodiguer aux populations locales, aux grands projets nationaux et aux aventures de la politique étrangère.

Dans l’autre univers, des économies déjà affaiblis s’enfoncent de plus en plus dans la misère par l’instabilité politique, le manque de ressources naturelles et les problèmes financiers structurels chroniques.

Le rapport indique que « 2013 s’annonce comme une autre année de fête et de famine pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

« Pour les producteurs de pétrole, nous prévoyons deux ans de plus d’abondance. Mais pour le reste de la région, le risque politique intensifié s’ajoutera à une série de vents contraires qui ont conduit à une faible croissance, aggravant les déséquilibres extérieurs et budgétaires et les pressions financières ».

Alors que l’idée d’un Moyen-Orient économiquement à deux vitesses est aussi vieille que la production du pétrole, qui a enrichi les pays du Golfe depuis des décennies, la crise politique régionale des deux dernières années a renforcé les anciennes divisions et en a créé de nouvelles.

Ces troubles ont contribué à la hausse du prix de référence du brut Brent à 100 $ ou plus sauf pour les 24 jours des négociations l’an dernier.

Ils ont également gravement endommagé les économies des pays pauvres et ceux à revenu intermédiaire dont notamment la Syrie, l’Égypte et le Yémen.

Les six pays du Conseil de Coopération du Golfe - l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman - sont susceptibles de réaliser plus de gains de leur pétrole entre 2010 et 2014 que dans les 15 années précédentes combinées, indique le rapport de HSBC. Les pays du conseil auront généré des économies cumulées entre 2004 et 2014 de 2.4 trillions $, soit environ le produit intérieur brut du Royaume-Uni.

Pourtant, dans de nombreux autres pays au nord et à l’ouest du Golfe, la situation économique va de l’inquiétante à la désastreuse. En Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe, la production industrielle, les nouvelles commandes et la demande extérieure, tout est au point mort. L’emploi a diminué au cours de la seconde moitié de l’année dernière, avec l’intensification des problèmes lors de la bataille engagée en décembre sur le projet de constitution lancé par le président Mohamed Morsi.

Les conflits politiques ont aussi retardé la signature d’un programme du Fonds monétaire international à hauteur de 4,8 milliards de dollars - qui n’aurait couvert, en tout cas, qu’une fraction des besoins d’emprunt du gouvernement du Caire cette année.

La Tunisie et la Libye, les autres pays de l’Afrique du Nord en transition post-dictature, sont dans un état légèrement meilleur - mais ils sont encore loin d’être prospères. En Libye, bien que le produit intérieur brut soit estimé à plus que le double par rapport à l’an dernier grâce à la reprise de la production pétrolière, l’économie est encore plus faible qu’avant la guerre civile de 2011. La Tunisie a réussi à éviter les conflits armés au cours de l’éviction du président Zine el-Abidine Ben Ali, il ya deux ans, mais elle s’est enfermée dans un cycle de forte inflation et d’une pénurie d’emplois.

En allant vers l’est, l’image de la sous-région levantine de la Syrie est encore plus sombre. Alors que la dévastation de l’économie syrienne n’est pas surprenante dans une Syrie où le régime de Bachar al-Assad combat les rebelles à travers le pays, les luttes de la Jordanie voisine n’ont pas été moins graves,

au milieu d’une série de manifestations publiques spasmodique, mais de plus en plus coléreuses. Le gouvernement du roi Abdallah a fait face à de nouvelles manifestations en novembre quand il a arrêté les subventions aux carburants, dans un effort de réduire un montant estimé à 2,3 milliards $ de la facture annuelle de la subvention officielle qui a contribué à élever le déficit budgétaire à un niveau record.

Comme pour les autres pays les plus pauvres de la région, la Jordanie a reçu des injections de pétrodollars du Golfe, mais en elle veut plus. La question pour les producteurs de pétrole est de savoir jusqu’où ils sont prêts à développer et formaliser leur politique fragmentaire de transfert de richesses à leurs voisins, à travers la distribution de liquidités, les investissements stratégiques et le financement des infrastructures.

Comme les inégalités économiques du Moyen-Orient prennent de l’ampleur, les pays riches doivent être bien conscients des dangers que représentent les enclaves désertiques émergeant d’une région d’États défaillants. acheter les vibromasseurs pour point g en ligne a bon marche