Hamid Bentahar, président du CRT de Marrakech : « Il faut tripler le budget de promotion de Marrakech»
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L’Observateur du Maroc : Quel bilan dressez-vous de la saison touristique de 2012 à Marrakech ?

Hamid Bentahar : Globalement, l’année écoulée était difficile pour notre secteur. Nous l’avons terminé avec une légère croissance au niveau des arrivées qui se sont établies à quelque 1,6 millions. En matière de nuitées, la destination a totalisé 5,2 millions de nuitées, en baisse de 7% par rapport à 2010 et en hausse de 3% par rapport à 2011. Le taux moyen d’occupation est de 47% aujourd’hui. C’est très insuffisant pour une ville comme Marrakech. Nous en étions à 51% en 2010 et à 70% il y a 5 ans. Plusieurs unités hôtelières dans la ville souffrent. Sans rentrer dans une guéguerre de chiffres, lorsque nous parlons de taux d’occupation moyen s’établissant autour de 47%, il faut comprendre que certaines unités tournent à 60% de taux de remplissage alors que d’autres opèrent avec des taux beaucoup plus bas, autour de 30%. De même, la crise est vécue différemment par les hôtels du centre de ville et ceux situés à l’extérieur de Marrakech. Sur les marchés émetteurs, 40% des touristes sont des Français, les Anglais arrivent en deuxième lieu avec 20%, suivis des Marocains avec 18%. La baisse enregistrée sur le marché international a été compensée par le marché national. La capacité augmente. Maintenant, il faut mettre les moyens, promouvoir l’existant et aller à la conquête de nouveaux marchés prometteurs inexploités jusque-là.

Quel a été l’impact de la suppression des lignes aériennes sur Marrakech ?

Les problèmes de l’aérien nous ont fait perdre presque une centaine de rotations, toutes compagnies confondues. Qui dit moins de sièges dit augmentation des prix des billets. Soyons logiques, il ne peut y avoir de grande destination sans grande compagnie nationale. La RAM a beaucoup fait pour le tourisme marocain et il faut lui donner plus de moyens pour continuer. Certes le retour des compagnies low cost est une bonne nouvelle, mais ce n’est pas suffisant. Il faut créer une nouvelle autoroute aérienne et développer de nouveaux marchés indispensables pour gagner le pari touristique.

Quelles perspectives pour 2013 ?

Qui dit 47% de taux d’occupation dit 53% de lits vides. N’oubliez pas qu’une chambre occupée est l’équivalent de six emplois créés : un emploi direct et 5 autres indirects. Le gros a été fait durant les dix dernières années. Nous avons pu attirer les plus gros investisseurs et les plus grandes marques prestigieuses de l’hôtellerie. Maintenant il faut passer à une autre étape, celle de l’accompagnement et de la promotion pour chercher de nouveaux clients. Ceci permettra non seulement de créer des emplois mais aussi de faire rentrer des devises et donc d’équilibrer la balance commerciale. On peut doubler les emplois sans attirer de nouveaux investisseurs. Lorsqu’on garantira une bonne rentabilité aux investissements actuels, on réussira à en attirer de nouveaux ou même les encourager à investir dans d’autres destinations. Il faut se positionner dans une perspective d’attaque et non de défense et aller à la conquête de nouveaux marchés prometteurs à l’instar du marché allemand, américain ou encore celui du moyen-orient. L’objectif est de passer d’une destination française à une destination européenne, voire internationale.

Le budget de l’ONMT a été rehaussé de 33%. Serait-ce suffisant pour la promotion du secteur touristique ?

Il faut tripler le budget si on veut atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Avec les moyens actuels, on ne pourra pas attirer de nouveaux marchés. Le budget de la promotion est le budget d’investissement le plus rentable qui puisse exister pour l’économie marocaine. C’est aussi l’un des budgets les plus durables. горящие туры в турцию тез тур