Le terroir a de l’avenir

Le marché des produits du terroir se développe dans le monde entier. Les petites et moyennes entreprises qui investissent dans ce domaine savent qu’elles ont des atouts considérables. Et pour cause ! Les produits du terroir pourraient satisfaire le besoin du consommateur qui commence à remettre en cause la sûreté du modèle agroindustriel actuel et tend, de plus en plus, vers le choix des produits dits « d’autrefois ». Le Maroc mise sur l’amont et l’aval pour développer ces produits naturels. Objectif : doubler le PIB agricole d’ici 2020.

Des richesses naturelles à valoriser

Les principales filières qui ont été identifiées et qui ressortent clairement dans le Plan Maroc Vert sont essentiellement la figue de barbarie, le dattier, l’huile d’olive, l’arganier, le miel et les céréales. Pour la première filière, le Maroc recèle d’une capacité de production d’un million de tonnes par an. Concernant les plantations de dattiers, cette grandeur a été valorisée à 25.0000 tonnes par an. La capacité de production de l’huile d’olive a été quantifiée à 900.000 hectares d’olives par an. Le Plan Maroc Vert prévoit de doubler cette capacité. La production d’arganier est estimée à 800.000 ha par an. « Chacune des régions du Maroc regorge d’une diversité de produits qui pourraient générer des opportunités économiques et sociales pour le pays. La région de Souss par exemple est riche en arganier qui constitue un patrimoine forestier mondial. La région de Chefchaouen est connue par l’huile d’olive. Tafilalet est très connue par son potentiel important en produits de terroir : dattes, henné, caroubier et plantes aromatiques et médicinales. Dans la région de Tiznit-Sidi Ifni, des coopératives agricoles cultivent plusieurs milliers d’hectares de cactus pour en faire de la confiture et des fruits confits », détaille Najib Mikou, directeur général de Maroc Taswik, l’office qui a changé de dénomination en 2011. Le potentiel est donc là : il suffit de créer de la richesse à travers la valorisation de ces produits. Cet organisme public est en effet chargé désormais d’aider les coopératives à s’organiser et à promouvoir leurs produits. Pour ce faire, Maroc Taswik signe des conventions de partenariat avec ces coopératives qui permettent à celles-ci d’en finir avec le foisonnement d’intermédiaires. Si le Maroc a créé 4000 coopératives entre 1956 et 2007, 4000 autres ont vu le jour entre 2007 et 2011 grâce à l’INDH. Le challenge est que ce chiffre atteigne très rapidement les 40.000 comme le prévoit le Plan Maroc Vert. Maroc Taswik offre ses services actuellement à près de 800 coopératives dans toutes les régions du pays. Ces coopératives n’ont qu’à déclarer la liste de leurs produits, en avançant leurs prix de vente, auxquels Maroc Taswik ajoute une marge qui sert à payer les frais de transport et de stockage. Une fois le produit vendu, la coopérative reçoit le montant par virement sans aucune réduction sur le prix initial. « Il est important pour nous de diversifier notre offre de commercialisation pour les 2.500 articles originaires des 16 régions du Royaume que nous proposons», insiste Mikou.

Internationalisation

Maroc Taswik se porte garante de la commercialisation des produits du terroir à travers une stratégie commerciale qui s’appuie sur plusieurs moyens marketing et logistique. Cela passe notamment par le développement de magasins solidaires dont le premier a ouvert en 2012 pour passer maintenant à 7. Selon Mikou, trois autres ouvertures sont prévues dans les semaines qui viennent. Ce commerce s’appuie aussi sur l’ecommerce. « Nous disposons de 4 sites internet qui servent d’espaces marchands virtuels en 7 langues visant le marché à l’export et le marché local ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, nous avons dépassé nos attentes et le chiffre d’affaires avoisine les dix millions de dirhams ». A cela s’ajoute l’exportation directe. « Nous comptons déjà une vingtaine de correspondants internationaux dans les plus grands marchés internationaux pour ne citer que ceux de Dubaï, du Canada, de la Turquie, de l’Espagne, de France, d’Italie, du Sénégal, de l’Asie et récemment d’Afrique », souligne Mikou pour qui la logistique reste un frein à lever. « Il faut prendre du courage pour soutenir la logistique ce qui nous permettra d’aller vers les marchés plus lointains. Nous sommes passés à côté de pas mal d’opportunités. C’est un secteur qu’il faut subventionner aujourd’hui », martèle-t-il. Et de conclure sur une note d’espoir : « Notre bataille aujourd’hui est pour que le secteur soit un secteur économique à part entière »

 

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