L’EXCELLENCE MUSICALE AU PRINTEMPS DES ALIZÉS
Yovan Markovitch (violencelle), Dina Bensaid (piano)

L’alizé de l’excellence musicale souffle à nouveau sur Essaouira. Une cité qui encore une fois, « se veut le navire amiral de toutes les musiques qui ont du sens, dans un Maroc de la modernité et de l’universalité », rappelle avec fierté et conviction le Président- Fondateur de l’Association Essaouira- Mogador, André Azoulay, qui tient à célébrer et à partager les mêmes émotions, le temps d’un week-end, autour d’une philosophie d’ouverture au service du dialogue entre les différentes cultures et religions. Pour sa 14ème édition, tenue du 24 au 27 avril, le printemps musical d’Essaouira a privilégié la relation de maître à disciple, permettant ainsi à de jeunes talents de se produire aux côtés des virtuoses, et qui en interprétant gracieusement les chefs d’oeuvres de Mozart, Brahms, Beethoven, Haydn ou Dvorak, ont déchainé l’enthousiasme du public, ravi de découvrir des formations audacieuses et des oeuvres soigneusement choisies par des organisateurs passionnés et connaisseurs qui veillent à rendre les pièces accessibles à tous. « On essaie d’avoir des oeuvres à la fois abordables pour l’écoute du public, qui n’est pas toujours connaisseur, avec une programmation croissante et des oeuvres plus complexes comme le Trio de Ravel, ou le contenu de Kodaly des frères Benabdallah. On choisit également des artistes de qualité qui partagent nos valeurs de proximité avec le public et les cultures de différentes religions », nous confie la jeune pianiste et directrice artistique du festival Dina Bensaid. Programmés dans un cadre intimiste, à Dar Souiri, les concerts d’ouverture (Claire Désert, Patrice Fontanarosa et Yavan Markovitch) et de clôture, « Ensemble contraste », ont littéralement subjugué les mélomanes les plus exigeants, avides d’excellence et de moments forts. Les concerts en famille, devenus tradition incontournable du festival, ont également ému le public avec des représentations exceptionnelles des frères Benabdallah, du trio Michel et du quatuor Girard. Un véritable enchantement musical marqué également par la représentation exceptionnelle du trio Musica Humana (Yann Rolland, Martial Pauliat et Igor Bouin) qui s’est produit dans la somptueuse église d’Essaouira, Notre Dame de l’Assomption, lieu magique et emblématique de la cité des alizés, doté d’une acoustique particulière. Avec des oeuvres de Thomas Weelkes, Clément Janequin ou Thomas Morley, le trio a revisité la musique de la renaissance, dans une atmosphère sereine qui confère au festival son caractère spirituel. Lors des « Matinées jeunes talents », la talentueuse et jeune pianiste Nour Ayadi s’est démarquée par son beau toucher et a charmé le public par sa fine interprétation de Chopin, tout comme l’excellente soprano Axelle Fanyo accompagnée de la pianiste Tokiko Hosaya (Ravel Wagner, Britten). Un prix sera d’ailleurs décerné l’année prochaine, en partenariat avec Lalla Meriem, pour le gagnant de cette manifestation. La salle Omnisports, a accueilli, pour sa part, les deux concerts de l’orchestre philarmonique du Maroc, qui ont fait la part belle aux maîtres et à leurs élèves (Claire Désert, Dina Bensaïd ou encore Patrice Fontanarosa et Da-Min Kim), un hommage émouvant à cette thématique chère aux organisateurs, avec en dernière partie, l’interprétation de musiques de films (Le parrain, E.T, Rabi Jacob, la panthère rose,…) qui ont marqué notre mémoire collective ❚