« Les engagements du gouvernement sont en deçà de nos aspirations »
Amal El Amri, Secru00e9taire nationale u00e0 lu2019UMT.

L’Observateur du Maroc. L’offre gouvernementale répond-t-elle à vos revendications ?

Amal El Amri. C’est une réponse à une partie de nos revendications. Vue l’augmentation du coût de la vie et la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs, nous avons revendiqué la hausse du SMIG. Aujourd’hui c’est chose obtenue. Le patronat était hostile à cette décision. Parmi les engagements obtenus du gouvernement, c’est le redémarrage d’un dialogue sectoriel public comme privé. Le Chef du gouvernement s’est engagé également à laisser le dialogue ouvert afin de débattre dans la sérénité. Le gouvernement a promis aussi d’étudier le dossier de la couverture médicale des parents de salariés. Ceci étant, ces engagements sont en deçà de nos aspirations mais ça nous donne un signal positif de la part de l’Exécutif. Nous continuons à être mobilisés pour la satisfaction de nos revendications.

Malgré la forte mobilisation des trois centrales de l’UMT, CDT et la FDT, force est de constater que les engagements obtenus restent dérisoires. Cela voudrait-il dire que les syndicats ne font plus peur ?

Absolument pas. Les représentants des salariés marocains sont pour la négociation, or pendant deux ans, le gouvernement a mis en veilleuse le dialogue social. Grâce à notre mouvement unitaire, il a l’a rouvert et nous avons obtenu cette hausse du SMIG. Il faut reconnaitre que des deux côtés, nous n’avons pas eu le temps nécessaire pour dialoguer dans un climat apaisé. À l’approche du 1er mai, il fallait bien trancher certaines questions. Maintenant, le gros de notre cahier revendicatif demande un travail en profondeur. Je pense tout particulièrement au respect de la liberté syndicale, la précarité de l’emploi ou la protection sociale. D’ailleurs, si le gouvernement ne s’était pas engagé à poursuivre le dialogue, nous n’aurions pas accepté cet accord à minima.

Concrètement, quel est le plan d’action de votre front commun ?

Les bureaux exécutifs des trois centrales syndicales vont se réunir dès le 10 mai prochain pour décider de notre plan d’action à venir.

Les syndicats ont-ils accepté le projet de loi réglementant le droit de grève ?

Lors des négociations nous n’avons pas tranché ce point. Notre position est de dire qu’il n’y a pas de tabous. Nous sommes disposés à discuter tous les sujets. Le patronat voulait lier toute augmentation du SMIG à un engagement sur ce sujet, ce que nous avons refusé. Ceci dit le mouvement syndical est disposé à discuter ce point. Bien sûr, nous serons prêts à s’engager dans cette négociation si elle est en faveur de la classe ouvrière ❚

 

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