« Il y a un problème de revenu et non pas de salaire »
Jamal Belahrach, pru00e9sident de la commission Emploi et Relations sociales u00e0 la CGEM

L’Observateur du Maroc. Selon les derniers chiffres de la CNSS (2012), 43% des déclarés gagnent moins de 2400 DH. Votre commentaire ?

Jamal Belahrach. Mon premier commentaire est de dire que ce niveau est bas pour vivre au Maroc aujourd'hui. Le second est que certainement les sous déclarations des salaires ont un impact direct sur le calcul de cette statistique. Le troisième concerne le temps travaillé qui doit être aussi faible. Plus globalement, nous avons un sérieux problème de revenu et non pas de salaire et la lutte contre l'informel devient aussi une priorité. Tous les salariés et la totalité des salaires doivent être déclarés à la CNSS.

Le recours à l’intérim, à l’externalisation et à la sous-traitance ont-ils créé le salariat précaire ?

Le travail temporaire permet aux gens qui ne travaillent pas de travailler et de développer leur employabilité. Les salariés d'entreprises de travail temporaire responsables sont déclarés, ont une mutuelle, un contrat de travail et une fiche de paie. Le salarié précaire est celui qui n'est pas déclaré, dont le salaire est sous déclaré et ses jours de travail réduits et qui ne touchera pas les allocations familiales s'il a des enfants.

L’intérim peut-il aboutir à un modèle assurant la cohésion sociale dans le cas marocain ?

La flexibilité responsable existe dans tous les pays ouverts au marché. Ce n’est pas la flexibilité qui est en cause. Ce sont plutôt les entreprises irresponsables et délinquantes socialement qui ne sont malheureusement pas sanctionnées et qui donnent une mauvaise image de ce mode de gestion. Nous devons tous combattre ce type de pratique car le progrès économique passe par le progrès social et vice et versa. Nous devons impérativement poser ces problèmes a travers un sommet social pour réfléchir avec toutes les parties prenantes au contrat social auquel Sa Majesté nous a invité depuis 2009. Les syndicats et le patronat sont prêts aujourd’hui. La lutte contre le chômage ne peut plus attendre ❚

 

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