ETATS-UNIS : 288.000 emplois gagnés en avril

Les employeurs américains ont créé 288 000 emplois en avril, soit le nombre le plus élevé en deux ans, offrant ainsi de nouveaux signes indiquant que la plus grande économie du monde a pris un élan après le ralentissement de l’hiver. En effet, l’économie a ajouté 288 000 emplois le mois dernier, dépassant de loin les 218 000 prévus par les économistes. Le rapport sur l’emploi constate également les révisions à la hausse pour les mois de février et mars, soit un chiffre consolidé de 36.000 emplois, pendant que le taux de chômage a chuté à 6,3%. La Réserve fédérale perçoit ses chiffres robustes comme une justification de sa décision de continuer à réduire son plan d’achats d’actifs à un taux de 10 milliards de dollars par mois. La Fed a désormais réduit son programme d’assouplissement quantitatif (QE) par près de la moitié - de 85 milliards $ par mois en décembre à 45 milliards $ par mois. Elle est même sur l e point de mettre fi n à ce programme au cours de cette année. Cette semaine, les données ont montré que la croissance de l’économie américaine avait essentiellement stagné au premier trimestre, progressant à un taux annualisé de seulement 0,1%. Pourtant, certains économistes ont qualifié ce repli de baisse passagère due à un hiver extrêmement rude. Ils soutiennent que l’économie US affichera de meilleurs résultats au deuxième trimestre et pour le reste de l’année. « Le marché du travail reste étonnamment fort et résilient », a déclaré Bart van Ark, économiste en chef du Conference Board, mais il ajoute que le gain important réalisé en avril a été « favorisé par un rattrapage » qui n’aurait pas été possible sans les intempéries généralisées qui ont frappé les Etats-Unis. Nombre d’économistes ont suggéré que cette forte augmentation dans les chiffres de l’emploi pourrait convaincre la Fed à relever ses taux d’intérêt plus tôt que prévu. Michael Feroli de JPMorgan a soutenu que les données penchent la balance risque/ avantage vers une hausse des taux avant les prévisions actuelles de la banque pour la fi n de 2015. « Compte tenu du rythme remarquable avec lequel sont absorbées les capacités excédentaires, la Fed ne restera pas les bras croisés devant une telle situation», souligne M. Feroli. Néanmoins, les données contiennent également des lacunes sous-jacentes importantes, mais elles restent circonspectes. Les actions ont perdu leur élan après une forte ouverture juste après la publication des bons indicateurs sur l’emploie. Quant aux rendements du Trésor à 10 ans, ils ont légèrement diminué. L’élément le plus décourageant dans le rapport fût constaté par une enquête distincte effectuée auprès des ménages. Un secteur plus volatile, où la contreperformance en termes d’emploie s’explique entièrement par les 806 000 américains qui ont abandonné le marché du travail, en attendant des jours meilleurs. Le taux de participation à la population active (qui regroupe les personnes ayant un emploi et celles qui en recherchent un activement) a reculé de 63,2% en mars à 62,8%. Son niveau le plus bas depuis 36 ans, affiché en décembre. Quant à la croissance des salaires, elle affiche une note aussi sombre. « Même si les chiffres sont meilleurs que prévu, ils vendent le grésillement et pas le bifteck », tempère Guy LeBas, stratège en chef-revenu fixe chez Janney Montgomery Scott. Le président Barack Obama a déclaré que: «le courage et la détermination du peuple américain nous rapprochent de notre but », et a exhorté le Congrès à soutenir des politiques telles que l’augmentation du salaire minimum ❚