« L’externalisation d’archives comporte des risques »

L’Observateur du Maroc.

Après sept ans de son adoption, comment évaluez- vous La loi sur les archives ?

Jamaâ Baida.

Cette loi ne permet pas tout. Pour exemple, elle ne permet pas, comme en Tunisie, le rattachement au Chef du gouvernement. Au lieu de changer le texte, je propose depuis trois ans la création d’un Conseil national des archives. Cette instance permettra d’aborder des questions transversales qui ne trouvent pas de solution dans notre Conseil d’administration (CA). Car lors de ce Conseil, on valide mes propositions mais elles ne voient jamais le jour. Un Conseil national est aussi un signal de volonté politique forte.

Vous proposez la création d’une Cité des archives. Parlez-nous de ce projet.

L’idée est de rassembler les archives intermédiaires de tous les ministères dans un même lieu que nous pouvons appeler la Cité des archives. L’avantage sera de mutualiser les budgets de ces départements pour gérer leurs archives intermédiaires selon nos normes.

Que pensez-vous des ministères ou établissements publiques qui soustraitent la gestion des archives à des opérateurs privés ?

Quelques fois c’est dangereux. L’externalisation comporte des risques. Les gros producteurs d’archives comme les Finances, l’Intérieur et l’Equipement externalisent ce métier. Ils peuvent devenir des otages de ces entreprises car les coûts des prestations demandés par ces dernières peuvent augmenter rapidement. Par contre, on peut recourir à des services temporaires, tout en prenant les dispositions de confidentialité.

Comment sont accueillies vos démarches pour recueillir les archives des administrations ?

Il n’y a pas de réticence de leur part. 50% des ministères sont venus nous voir pour découvrir notre travail et ils nous ont désigné des personnes ressources. Dans l’état actuel de nos infrastructures, nous ne pouvons pas recevoir leurs archives. Et vu l’état des archives d’autres départements, elles ne peuvent pas être versées car elles ne sont même pas répertoriées ❚

 

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