Niño Josele « Au Maroc, tout me rappelle ma terre natale, l’Andalousie »

‘Elevé à la Chanca, le sanctuaire gitan d’Almeria, le guitariste espagnol de Flamenco, Niño Josele, connu pour son style ondoyant, a très tôt imposé sa liberté et son désir d’ailleurs. Instinctif et aventureux, il n’hésite pas à multiplier les expériences et flirte avec le Jazz pour assouvir son envie de s’ouvrir, selon ses dires, « à toutes les folies de la musique ». Il a joué avec les grands maîtres du flamenco et du jazz : Paco de Lucía, Montse Cortés, Jerry Gonzalez, ainsi que des interprètes de renom (Andrés Manuel Serrat, Alicia Keys ou Elton John). Sa prestation au côté de P’tit Moh (luth), Rachid Zeroual (Ney), M. El Ouahabi (percus), A. Garcia et Jamal Nouman au chant, lors du spectacle Kan Ya Makan -métaphore de l’Andalousie- de F. Layachi a ébloui le public chefchaounais. Rencontre avec un surdoué qui au fil des années, a su revisiter avec brio le monde du Flamenco. Une révélation.

 

L’Observateur du Maroc.

C’est la première fois que vous jouez à Chefchaouen?

NIÑO JOSELE.

Oui, c’est un endroit magique, ça me rappelle énormément l’Andalousie. Le public est très chaleureux et jouer ici est très spécial car tous les musiciens qui m’accompagnent maîtrisent leur répertoire. Je me sens plus proche de ce genre de musique traditionnelle parce que ça me rappelle l’ambiance du flamenco dans lequel je baigne depuis ma plus tendre enfance, d’ailleurs, mon grand-père jouait à la guitare et chantait le flamenco.

Vous faîtes souvent des résidences avec des musiciens marocains ?

La première fois que j’ai joué avec des musiciens marocains, c’était avec l’orchestre national de Barbès (Aziz Sahmaoui). Chaque musique a son propre style, pourtant, nous réussissons à chaque fois à faire un beau métissage coloré et sur scène, on devient assez complices.

Le Flamenco est le pivot de votre itinéraire, pourtant vous bifurquez vers d’autres formes de musique, notamment le Jazz…

Le flamenco n’est pas une musique libre, mais elle se prête facilement à d’autres styles. Dans cet univers ordonné, il y a une partie libre dans laquelle on peut s’exprimer. Le jazz est une musique qui a une histoire, il vient du blues, c’est une musique de souffrance et des gens qui ont immigré, surtout les gitans. Il a beaucoup de similitude avec le flamenco et il permet d’improviser.

Vous avez joué avec les grands, comme Paco De Lucia, quel souvenir en gardez-vous ?

Le Maestro Paco a été envoyé du ciel à la terre. J’adore sa manière d’aborder la vie, de jouer. J’ai eu beaucoup de chance de l’accompagner pendant plusieurs années, lors de ses concerts. Auprès de lui, je me sens comme si j’étais son fils et nous avons tous grandi en écoutant sa musique. Pour moi, c’est un rêve qui se réalise.

Vous connaissez un peu le Maroc ?

Au Maroc, je me sens chez moi. Les gens, les femmes, les hommes, les visages me paraissent familiers. Je viens de l’Andalousie (Almeria), les monuments, les ruelles, les kasbahs, tout me rappelle ma terre natale. J’aimerais mieux connaître les traditions de la région. ça me rappelle aussi la Grèce, les couleurs, les maisons blanches, la lumière est magique ici, très spéciale, c’est un autre monde ❚