CHINE : Accusé de corruption, GlaxoSmithKline sous pression
David Cameron et Li Keqiang

Les autorités chinoises accusent GlaxoSmithKline d’avoir amassé des milliards de renminbi de «revenus illégaux» à travers un plan de corruption massive et systémique. L’enquête en cours n’a fait qu’accroître la pression sur le groupe pharmaceutique. La police chinoise a déclaré mardi que 46 suspects, représentants de la filiale chinoise de GSK ont été accusés d’avoir versé des pots-de-vin, à des hôpitaux, des médecins et des fonctionnaires du gouvernement entre 2009 et 2012, et ce dans le cadre d’une « chaine organisée de corruption ». Mark Reilly, l’un des dirigeants britanniques de la firme, a donné l’ordre à ses subordonnés de verser des pots-de-vin, selon la police chinoise. Les allégations vont presque certainement se traduire en inculpations, ce qui pourrait tendre les relations entre la Chine et la Grande- Bretagne. David Cameron, le Premier ministre britannique tente tant bien que mal de limiter les dégâts au stricte nécessaire. Les organismes de réglementation américains et britanniques surveillent de très près l’évolution des évènements et pourraient lancer leurs propres enquêtes, mais ils préfèrent attendre que Pékin termine ses enquêtes, selon certains experts juridiques. Un haut fonctionnaire du bureau d’enquêtes du ministère chinois a rapporté que « tous les départements » de la filiale chinoise de GSK étaient « pleinement engagés » dans l’affaire de la corruption présumée. La firme versait des pots-de-vin en gonflant les prix des médicaments en Chine, dont certains coûtaient sept fois plus cher que sur d’autres marchés, ajoute le haut fonctionnaire. Selon la même source, la compagnie a mis en place plusieurs unités internes avec des noms codifiés tels que « l’Opération Grande Muraille » et « l’Opération Dragon » pour pouvoir verser des pots-de-vin. Les développements de cette affaire risquent de faire trembler toute la communauté des affaires internationale. Jusqu’à présent, très peu d’expatriés ont fait face à des accusations de corruption.

[caption id="attachment_11520" width="300"] Mark Reilly[/caption]

GSK a déjà nié toute corruption systémique. « Nous prenons ces accusations très au sérieux », a réagi GSK dans un communiqué. « Elles sont extrêmement préoccupantes et contraires aux valeurs de GSK. » Cameron a évoqué l’enquête avec le Premier ministre Li Keqiang en décembre dernier lors d’une visite à Pékin. Il a qualifié GSK « d’entreprise britannique très forte, décente en plus d’être un investisseur à longterme en Chine ». Downing Street a indiqué que lors de ses entretiens avec M. Li, David Cameron a voulu «souligner l’importance qu’il attache aux relations commerciales bilatérales entre le Royaume-Uni et la Chine ». M. Reilly n’a pas été arrêté et il demeure en Chine. Mais il n’est pas autorisé à quitter le territoire chinois, selon des sources proches du dossier. Il a été impossible de le joindre pour faire des commentaires ❚