L’évolution du secteur du préscolaire est inquiétante au Maroc. L’étude du Ministère de l’Education nationale (MEN) et de l’UNICEF confirme la régression de l’accès des enfants marocains à ce secteur. Diagnostic de l’école de l’inégalité.  

40% des enfants de 4 à 5 n’ont pas eu la chance d’être dans une classe de préscolaire en 2012- 2013. Malgré le Plan d’Urgence (PU), ces chiffres n’ont pas évolué depuis 2005/2006. Pire, « ce taux a connu une régression très importante de plus de 10% », constate l’étude.  Des salles sont tout simplement supprimées d’année en année, en milieu rural, et ne sont pas remplacées (de 18826 salles en 2005/2006, il ne reste que 14012 salles en 2012/2013). Résultat : 458.000 enfants marocains arrivent à la première année de l’enseignement avec des chances différentes, en faveur de ceux qui ont profité d’un préscolaire de qualité, et donc avec des chances inégales pour réussir leur scolarité et leur vie sociale.

Parmi les 60% d’enfants inscrits au préscolaire, tout le monde n’a pas les mêmes chances pour s’épanouir. La diversité des établissements, l’hétérogénéité des programmes, le manque de formation des RH et les difficultés financières des familles font que la qualité dans ce secteur est très variable. Cette situation s’explique par la présence d’une multiplicité de type d’établissements : le secteur privé, le secteur associatif, l’Entraide nationale et les écoles coraniques. Ces secteurs se partagent les effectifs scolarisés (voir tableau). En nombre d’établissements, c’est le préscolaire traditionnel qui domine avec 80,4%, alors que celui dit moderne culmine à 10%, pendant que le préscolaire public se situe à 9,6%.

Source : MEN

Cette étude réalisée par le cabinet Global Education et Formation sera la base de la future stratégie de développement du préscolaire en vue de sa généralisation.  « Le préscolaire public semble convenir aux familles et à leur pouvoir d’achat. Il reste à l’améliorer et à le rapprocher davantage du préscolaire moderne sur le plan des curricula et des prestations éducatives », recommande l’étude. La prochaine stratégie du MEN vise un taux de couverture de 75% à l’horizon 2017