Sexe, drogue et …croissance

La drogue et la prostitution boostent de 10 milliards de dollars l’économie britannique. Ainsi les statisticiens britanniques ont annoncé qu’ils prendraient dorénavant en compte les revenus de la drogue et de la prostitution dans le calcul de la croissance. Cette démarche fait partie d’une série de mesures prévues pour septembre visant à faire bondir le PIB de 5%. Ces révisions vont changer de façon significative la taille et la forme de l’économie britannique officielle et réécrire l’histoire économique récente du pays. Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays à appliquer ce modèle dans le cadre de l’adoption de nouvelles méthodes de calcul des comptes nationaux conformes à de nouvelles normes internationales. La semaine dernière, l’Office statistique italien a annoncé qu’il allait commencer à inclure, entre autres activités, la vente de cocaïne et les services sexuels. Quant aux Etats-Unis, ils ont étendu la définition de l’investissement, l’année dernière boostant ainsi le PIB de 3,6% en 2012. L’Office britannique des statistiques nationales a déclaré que la prostitution a permis d’ajouter 5,3 milliards d’EUR au PIB de 2009. Quant aux ventes de drogues illicites, elles ont apporté 4,4 milliards de livres sterling supplémentaires. L’ONS estime que chacune des 60.879 prostituées en Grande-Bretagne reçoit une moyenne de 25 clients par semaine pour une passe estimée à £ 67,16 La contribution de la prostitution à l’économie britannique est estimée à £ 44 millions prenant en compte «la location des lieux de la prostitution, les vêtements de travail, etc ». Les adeptes de la production locale de la marijuana dépensent eux £ 60 millions en chauffage, éclairage et achat du matériel de base. Dans l’ensemble, ces nouvelles mesures vont permettre d’ajouter 33 milliards de livres, soit 2,3%, au niveau du PIB de 2009. L’ONS n’a pas encore calculé les effets sur les toutes dernières années. D’autres mesures visant à tenir compte de nouvelles normes adoptées par tous les États membres de l’UE, devraient être annoncées en juin. Ces nouvelles mesures permettront également aux institutions sans but lucratif au service des ménages - tels que les organismes de bienfaisance – d’ajouter 24 milliards de livres, soit 1,7% au PIB de 2009. Les individus qui construisent leurs propres logements ajouteront en plus 4 milliards de livres, soit 0,3%. Joe Grice, conseiller économique en chef de l’ONS, a déclaré qu’« au fur et à mesure que les économies se développent et évoluent, les statistiques utilisés pour les mesurer doivent suivre». Les directives statistiques européennes soulignent que les transactions illégales dans lesquelles toutes les parties consentent doivent être inclues dans les mesures de l’économie. Le Royaume-Uni rejoint donc l’Estonie, l’Autriche, la Slovénie, la Finlande, la Suède et la Norvège en ajoutant la prostitution et les drogues illicites à son PIB ❚