Co-développement et sécurité

‘L’un des piliers fondamentaux des relations marocotunisiennes est la coopération économique basée sur le co-développement. Elément essentiel sur lequel insiste sans cesse le souverain dans sa coopération avec ses partenaires d’Afrique et d’ailleurs pour prévenir les problèmes de l’insécurité.

 

Peu de temps après l’arrivée du roi Mohammed VI le 30 mai à Tunis, pas moins de 23 accords ont été signés entre des responsables tunisiens et marocains de haut niveau. Divers secteurs sont concernés : industrie, logistique, technologie, recherche scientifique, santé, formation, culture, protection de la propriété industrielle, finances, tourisme, fonction publique, administration, gouvernance, environnement, secteur ferroviaire, mines et énergie solaire. La sécurité, les affaires religieuses et les waqfs sont également des domaines qui feront l’objet d’une coopération renforcée où le secteur privé devra jouer un rôle moteur. Par ailleurs, les patronats des deux pays (CGEM et UTICA) se sont aussi engagés à oeuvrer de concert pour le renforcement de la coopération bilatérale et le rapprochement entre les secteurs privés des deux pays. La Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), la Banque Nationale Agricole tunisienne (BNA) et la Banque de Tunisie se sont aussi engagées pour aller dans le même sens. De son côté Attijariwafa bank a procédé à la signature de trois importantes conventions avec de grandes institutions financières. A la veille de l’arrivée du souverain à Tunis, CGEM et UTICA ont organisé un Forum, dédié au business, qui a réuni une centaine d’hommes et de femmes d’affaires des deux pays. En élargissant leur partenariat, le Maroc et la Tunisie veulent désormais se départir de cette image qui les présentait comme d’éternels concurrents. Les deux pays sont, plus que jamais, des alliés oeuvrant, avec sérieux, pour l’intégration maghrébine dans un esprit gagnant-gagnant. Pour rappel, Le Maroc a soutenu, depuis le début, le processus de transition en Tunisie et continue à l’appuyer. De son côté, le Président tunisien milite pour le retour du Maroc au sein de l’UA. On notera aussi, l’accord donné par Mohammed VI pour la formation des imams tunisiens sur la base du modèle marocain prônant l’Islam tolérant, ce qui a ouvert la voie à une coopération qui se trouve aujourd’hui consolidée, la sécurité religieuse étant le socle de la sécurité tout court. Celle-ci passe aujourd’hui par une lutte acharnée contre le terrorisme. Le communiqué conjoint est clair à ce sujet : « Conscients de l'importance du voisinage africain des pays de l'Union du Maghreb Arabe, particulièrement la région du Sahel et du Sahara, et au regard de l'ampleur des défis sécuritaires auxquels les pays des deux régions sont confrontées, les deux chefs d'Etat ont souligné l'importance de contribuer à la mise en place des fondements du développement durable dans la région du Sahel et du Sahara pour y garantir la sécurité et la stabilité. Dans ce sens, ils ont appelé à davantage de coordination pour circonscrire les activités des groupes terroristes et des réseaux du crime organisé »