Marchicamed : au-delà de l’immobilier

Devenue le symbole écologique du nord, Marchica fête cette année l’environnement pendant toute une semaine. Du 7 au 14 juin, PlanetSolar, le plus grand vaisseau solaire au niveau mondial, y fait escale. Son staff suisse travaille actuellement avec le top management de Marchica Med, la société étatique créée en 2008 pour piloter le développement de la lagune de Marchica, en vue d’étudier les possibilités d’implémenter des solutions solaires dans les projets prévus sur place. Parce qu’aujourd’hui, les responsables concernés peuvent rêver grand. Il est prévu de construire une capitainerie dite de la Cité des deux mers, l’un des projets phares des 7 cités développées par Marchica Med, qui sera conçue et alimentée exclusivement en Énergies renouvelables. Qui osait prédire un tel avenir pour Marchica tristement célèbre pour avoir été un carrefour de trafiquant de drogue doublé d’une poubelle flottante. Aujourd’hui, la lagune a retrouvé sa couleur bleuâtre et invite aux rêves les plus audacieux. Même les poissons, de différentes tailles et espèces, y pullulent à la grande joie des promeneurs et surtout des pêcheurs. « Lorsque nous étions enfants, nos parents nous interdisaient de nager dans la lagune, elle était bien trop polluée. Nous désobéissions bien sûr et nous retrouvions souvent malades. Aujourd’hui, je suis heureux de savoir que les enfants peuvent s’y baigner en toute sécurité », témoigne Said Benamar. Natif de Nador, il est le premier marocain à avoir effectué la traversée de l’Atlantique à la rame en solitaire.

Une ville dans la ville

En plus de la dépollution qui est désormais réalisée, en grande partie, le projet Marchica constitue un chantier ambitieux couvrant une superficie totale de 19.000 hectares pour un investissement global de 46 milliards de dirhams. Rien que la restructuration déjà lancée devrait mobiliser une enveloppe budgétaire globale de 3 milliards de dirhams, hors investissements directs liés au développement immobilier de la cité d’Atalayoun (2 milliards de dirhams). Dans le détail, le plan septennal 2014-2020, adopté à l’occasion du dernier Conseil d’Administration de l’Agence pour l’Aménagement du site de la lagune de Marchica (18 mars 2014), a recentré la mise en oeuvre du grand chantier Marchica autour de nouveaux projets lancés dans le cadre de la restructuration urbaine de l’axe Nador/Béni-Ansar et la finalisation des trois projets stratégiques de développement des cités de l’ONDA, d’Atalayoun et des deux mers. Le plan d’action 2014-2020 est axé sur quatre pôles stratégiques. Le premier devrait mobiliser une enveloppe budgétaire de 1.2 MMDH et concerne la réalisation des travaux de restructuration, de requalification et d’équipement de la zone cible. Le deuxième est doté d’une enveloppe financière de l’ordre de 300 MDH. Il consiste en la mise en place de projets dédiés à l’amélioration de l’accessibilité au site et à la fluidité de la mobilité à l’intérieur de son espace grâce, notamment, à des voies d’accès à Nador et de contournement de la ville via Béni-Ansar. Le troisième bénéficie d’un budget de 100 MDH et vise la promotion du site de la lagune Marchica et a pour objectif la réalisation de projets d’accompagnement d’activités régionales, en particulier la pêche artisanale. Et le dernier, dont l’enveloppe financière de réalisation atteint 100 MDH, a pour objectif de doter le site des outils de valorisation environnementale et de consolidation de travaux de protection contre les inondations et les risques dommageables des intempéries. C’est ce qui fait dire à Said Zarrou, Directeur Général de l’Agence pour l’aménagement du site de la lagune de Marchica et Président du Directoire de la société Marchica Med que le projet d’aménagement du site de la lagune de Marchica est un modèle de développement durable ❚