Le luxe porté par les nationaux

Florissant, le marché de l’immobilier de luxe marocain a été épargné par la crise financière qui a frappé de plein fouet le pouvoir d’achat en Europe et dans les pays occidentaux. C’est ce que confirment les promoteurs immobiliers mais également les spécialistes internationaux. Nick Barnes, chef de département de recherche internationale au sein du cabinet-conseil d’investissement immobilier britannique Knight Frank, a d’ailleurs cité le Maroc comme faisant partie des pays chanceux. Pour cet expert, le Royaume est capable d’enregistrer une croissance soutenue à long terme. Optimiste, il ajoute que la crise financière globale n’aura pas de grand impact sur le dynamisme du secteur. Un constat que le quotidien français Le Figaro reprend en l’expliquant par « la grande variété des prestations proposées avec des prix attractifs ». L’atout proximité géographique par rapport à l’Europe, l’ouverture de l’espace aérien aux compagnies aériennes low cost et les réglementations sécurisant l’investissement étranger convainquent également les clients étrangers, du moins ceux ayant été épargnés par la crise, de se payer le pied-àterre de leur rêve. Considéré comme un bon plan que ce soit pour l’acquisition d’une deuxième résidence ou pour l’investissement, le Maroc séduit, selon Le figaro, par ses nombreux avantages fiscaux et par son coût de vie modéré. Des atouts de taille qui n’ont tout de même pas eu raison des ravages que provoque une crise persistante. Laquelle ne cesse de saper le pouvoir d’achat des Européens qui se comptaient parmi les grands amoureux du Royaume. Ces derniers ont d’ailleurs cédé leur place aux Marocains qui ont montré, ces dernières années, un grand appétit pour l’immobilier de luxe.

CRISE Les villes ne sont pas toutes logées à la même enseigne

Cela dépend des villes. Pour une ville comme Marrakech, c’est clair qu’il y a un ralentissement général des activités, enre- gistré d’ailleurs depuis 2010. L’année 2012 qui a été impactée par la crise de l’Euro, s’est fortement répercutée sur le Maroc en réduisant le nombre de clients européens, les habituels acheteurs de Marrakech. En ce qui concerne la ville de Casablanca, la demande reste soutenue, voire florissante, si bien qu’il est même difficile de satisfaire tous les créneaux. Idem à Rabat où on a enregistré une forte croissance de la demande. C’est Mohamed Yacoubi, Directeur général du groupe Palmeraie Développement, qui a établi ce constat lors du lancement du projet « Les Jardins de l’Atlas ». Deuxième grand projet du groupe dans la ville ocre, les jardins de l’Atlas est Resort, qui s’étend sur une surface de 150 hectares. C’est l’archétype même des produits de luxe. Le projet abrite une offre résidentielle d’appartements, de pavillons et de villas de très haut standing. Au total, ce sont 650 appartements R+1, 440 pavillons et 420 villas jumelées ou en bande. Le site des Jardins de l’Atlas propose un golf 18 trous, des commerces, des restaurants, un spa, de piscines collectives, des espaces de loisirs et de détente. Cette offre a été spécialement prisée par les nationaux. Ces derniers ont acquis 80% de l’offre disponible contre 20% pour les étrangers. Des chiffres éloquents qui confirment la tendance. D’après Yaacoubi, au niveau global, la demande nationale a enregistré une belle reprise avec une légère amélioration pendant le premier trimestre 2013. Même son de cloche du côté de Jawad Ziyat. Pour le Directeur général de Prestigia (signature de luxe du groupe Addoha), après l’entassement de la demande en 2011 et 2010, le secteur a connu une embellie due essentiellement à l’engouement des nationaux. « Les effets de la crise financière et économique mondiale se sont fait ressentir, à un certain moment, sur le secteur de l’immobilier de luxe au Maroc. Ceci s’est traduit par un ralentissement de la demande sur ce segment du marché touchant essentiellement deux types de clientèles : les spéculateurs et les étrangers. Les nationaux, pour leur part, continuent à s’intéresser à une offre immobilière de luxe, pour peu qu’elle soit adaptée à leurs besoins spécifiques. Et c’est justement notre coeur de cible, ce qui a beaucoup été dans les performances commerciales de nos projets », confirme Ziyat. Ciblant une clientèle marocaine composée essentiellement de cadres supérieurs et de professions libérales, la filiale prestigieuse du groupe Addoha propose à la clientèle locale plusieurs projets notamment à Casablanca (Bourskoura Golf City), à Rabat (Ryad Al Andalous) et à Marrakech. Elle en a déjà écoulé plus de 5.000 logements (villas et appartements): 200 à Fès, 800 à Marrakech, 1200 à Casablanca et 2480 à Rabat ❚