Transe et sérénité à la grande messe Gnaoui d’Essaouira

Véritable ravissement musical, le Festival Gnaoua et Musiques du  Monde d’Essaouira (12-15 juin), pour sa 17 e édition, a encore une fois ébloui les férus de tagnaouite et conquis de nouveaux adeptes de la musique de transe. Des moments forts en émotion, des fusions originales et audacieuses rendant l’improbable probable et des croisements légendaires qui ont convaincu les esprits les plus perplexes. L’incroyable fusion du célèbre violoniste de jazz Didier Lockwood, avec le maâlem Boussou et le ribabiste Foulane Bouhssine, lors du concert d’ouverture en est la preuve vivante. Le musicien éclectique et talentueux s’est lâché sur scène, avec d’intenses improvisations, surfant sur des registres différents, et faisant voyager le public d’extrême Orient jusqu’aux sonorités très jazzy occidentales. « Quand je joue de la musique, je rentre dans une transe, nous dit-il, en occident, nous avons une approche musicale intellectuelle et  cérébrale, alors que la musique gnaoui, c’est plus du senti. De plus, il n’y a pas d’harmonie, on est assez libre ». Autres moments forts de cette grande messe gnaoui, le concert du virtuose du n’goni, le malien Bassekou Kouyaté, le show époustouflant du célèbre trompettiste Ibrahim Maâlouf, le spectacle reggae et mélodieux du sénégalais Meta & the Cornerstones, les performances envoûtantes des grands Maâlems Merchane, El kasri et la bouleversante fusion entre le bassiste américain d’exception Marcus Miller et Maâlem Baqbou.