Parlement. Somnolence générale en attendant la fièvre électorale
Les présidents des deux Chambres du parlement s’accordent à défendre le bilan législatif, mais ils savent bien que de nombreuses lois restent à voter.

La 2e session de l'année législative 2020-2021 vient d’être ouverte. Elle constitue la dernière phase avant les prochaines législatives. Bien des lois restent en suspens.

Les textes relatifs aux élections prévues cette année ont été adoptés. Le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, s’en est félicité, vendredi 9 avril, à l'ouverture de la 2ème session de l'année législative 2020-2021 en présence des représentants de la nation des deux chambres. Il s’est également réjoui de «la régularité des élections», qui «démontre la stabilité du modèle démocratique marocain».

Le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach, quant à lui, a plaidé pour l'intensification des efforts sur les différents aspects de l'action parlementaire, pour valoriser le bilan législatif, tout en impliquant toutes les composantes de cette institution.

Les deux responsables s’accordent à défendre le bilan législatif, mais ils savent bien que de nombreuses lois restent à voter. La plus récente concerne l’autorisation du cannabis à usage médical. Il y a aussi celle devant mieux armer le pays dans sa lutte contre le blanchiment des capitaux. D’autres textes d’application, plus élémentaires, concernent, par exemple, l'autoproduction électrique...

Il serait étonnant de voir les parlementaires accélérer la cadence pendant le mois du Ramadan. Or, il ne reste plus beaucoup de temps avant que ne commence la fièvre électorale. Si tout va bien, les prochaines législatives devant avoir lieu avant le mois d’octobre prochain, pour que l’agenda constitutionnel soit scrupuleusement respecté. Dans son article 62, le texte suprême stipule que la législature prend fin à l'ouverture de la session d'octobre de la cinquième année qui suit l'élection de la Chambre.

Ce timing n’échappe pas aux «honorables élus», mais plutôt que de monter le rythme, ils semblent réserver leur énergie à la bataille électorale imminente. Passé le ramadan, ils ressortiront pour jouer le tout pour le tout dans l’espoir de se faire remarquer chacun sous sa casquette politique. Les lois à voter peuvent toujours attendre.