Le britannique Sunny Hill Energy réclame 1 milliard de dollars à Sonatrach
Siège de la Sonatrach et en médaillon Angelo Moskov

La lune de miel entre le groupe public pétrolier algérien Sonatrach et la société britannique Sunny Hill Energy aura été de courte durée. Les deux alliés viennent de se séparer avec fracas.

Sunny Hill Energy traîne Sonatrach devant la justice et lui réclame un milliard de dollars américains de dédommagement. C’est ce que vient d’annoncer le groupe britannique dans un communiqué publié ce jeudi 15 avril. Les deux alliés étaient liés par un accord, scellé en 2019, pour la construction d’une usine d’exploitation du champ gazier à Ain Tsila, au sud de l'Algérie.

La partie algérienne vient de rompre cet accord, d’une manière unilatérale et sans prévoir aucune compensation à son partenaire britannique. Or, ce dernier souligne, dans son communiqué, avoir investi des centaines de millions de dollars et respecté tous ses engagements dans la co-entreprise lancée avec Sonatrach. D’ailleurs, le champ gazier d’Ain Tsila est le seul actif de Sunny Hill Energy.

«Sonatrach a agi de manière agressive et irrationnelle. Cette expropriation est le type de geste attendu de la part du Venezuela d'Hugo Chavez mais pas d'un pays comme l'Algérie», proteste Angelo Moskov, président de Sunny Hill, cité dans le communiqué.

Les autorités algériennes avaient pourtant déroulé le tapis rouge à cet investisseur à qui ils avaient promis monts et vaux. En l’éjectant sans préavis, ils s’attirent non seulement ses foudres, mais celles des autorités britanniques.

Le Ministre algérien de l’Energie, recevant, le 23 mars 2017, au siège de son ministère, Angelo Moskov, président de Petroceltic et Worldview Capital Funds. Ce dernier était accompagné notamment de l’ambassadeur du Royaume Uni en Algérie.


Comme on peut le voir sur cette photo, qui est toujours en ligne sur le site du ministère algérien de l’énergie après avoir été publiée le 26 mars 2017, l’ambassadeur du Royaume Uni en Algérie était témoin du mariage entre Petroceltic et Sonatrach.

Aujourd’hui, Angelo Moskov, qui est un ancien trader bulgare de la Deutsche Bank devenu gros investisseur, affirme que la décision algérienne est un mauvais signal envoyé aux investissements étrangers.

«Sonatrach a agi de manière agressive et irrationnelle», s’indigne-t-il dans une déclaration reprise par le site spécialisé bloomberg.com. Il s’agit d’une «tentative d’expropriation» et «cette action injustifiée nuira grandement à l’Algérie».