Lutte anti-terroriste, développement humain, climat… l’Approche Marocaine

«Depuis la deuxième Guerre mondiale, le monde n'a jamais vu autant de réfugiés, de déplacés et de demandeurs d'asile qu'aujourd'hui ». Cette phrase extraite de l’intervention liminaire du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l’ouverture du débat général de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies en dit long sur le désarroi dans lequel se trouve nombre de pays et de régions dans le monde. Terrorisme, crise économique et menaces climatiques sont les principaux problèmes auxquels des actions concrètes sont attendues à l’issue de cette session qui réunit les représentants de 193 États membres de l'ONU. Participant activement à cette session, le Royaume suscite, plus que jamais, l’intérêt de nombreux pays au vu de la singularité de son modèle. Au terrorisme, le Maroc oppose un islam modéré fruit d’une réforme bien pensée qui a été initiée depuis des années par le souverain, avec une mise à jour continue. Exemple : l’une des mesures les plus récentes prises a consisté en l’interdiction formelle aux imams d’utiliser les mosquées à des fins politiques. Elément important, ces imams et leurs homologues féminins « mourchidates » reçoivent une formation solide qui leur permet une meilleure connaissance non seulement de l’islam, mais aussi des autres religions. Ce n’est pas par hasard que des pays africains comme le Mali, la Guinée et le Nigéria envoient leurs imams par centaines pour qu’ils soient formés dans le Royaume. On le sait, en toute matière, l’effort didactique et pédagogique ne suffit pas à lui seul. Il doit aller de pair avec la dissuasion et s’il le faut la sanction. D’où le travail mené au quotidien par les services de sécurité, les autorités publiques et la justice qui sévissent pour contrer toute forme d’extrémisme. À titre indicatif, entre 2011 et 2013, 18 cellules terroristes ont été démantelées au Maroc. Leurs membres ont été tous traduits devant la justice. Cette lutte se poursuit sans relâche. Au cours de cette année, d’autres terroristes présumés ont été interpellés. D’ailleurs, nombreux sont les experts américains, français et espagnols qui ont reconnu à maintes occasions au Maroc son efficacité dans la lutte antiterroriste. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, vient de réaffirmer cette reconnaissance en marge de la 69e session de l’Assemblée générale de l’ONU (Lire en page 13). Le Maroc vient de reconfirmer son engagement dans ce domaine. Membre fondateur du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), le Royaume « souscrit pleinement à cette approche et continuera de contribuer efficacement à la réalisation des objectifs qu'elle s'est assignée », a souligné, le 23 septembre à New York, la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Mbarka Bouaida intervenait à la 5e réunion ministérielle du Forum tenue sous la co-présidence américaine et turque, en marge de la 69e Assemblée générale de l'ONU. Suite à des réunions d'experts à La Haye, Marrakech et Abou Dhabi, le Maroc et les Pays-Bas viennent de présenter pour adoption par le Forum un Mémorandum de La Haye-Marrakech sur les bonnes pratiques pour une réponse plus efficace au phénomène des Combattants Terroristes Étrangers. Bouaida a aussi reconfirmé l'engagement du Maroc à soutenir l'attention accordée par le Forum aux menaces d'ordre sécuritaire en Afrique qui ont évolué dangereusement depuis des années, particulièrement dans l'espace Sahélo-maghrébin. Comme l’a rappelé la ministre, l’approche marocaine a toujours été celle de l’ouverture et de l’inclusion visant l'instauration d'une stabilité durable en Afrique. C’est une démarche globale qui comprend certes l'action sécuritaire nécessaire, mais aussi la croissance économique et le développement humain, ainsi que la préservation de l'identité culturelle et cultuelle. Le tout sur la base du co-développement auquel appelle sans cesse le souverain. Sur le plan interne, le Maroc a aussi fait le choix du développement humain, à travers notamment les actions menées dans le cadre de l’INDH, comme élément moteur pour le développement durable du pays. Dans le même sens, à l’initiative du roi Mohammed VI, une réflexion approfondie a été lancée sur la richesse immatérielle du pays. L’autre sujet de préoccupation majeur au Maroc comme dans le monde est la préservation de l’environnement. Là encore, le Royaume a anticipé en se lançant dans le plus grand projet de production de l’énergie propre au monde. Ouarzazate est promise au rang de capitale mondiale du solaire. La station thermo-solaire de 160 MW Noor Ouarzazate I, première tranche de ce méga projet, sera opérationnelle à partir d'août 2015. En attendant, les éoliennes commencent à faire partie du paysage en plusieurs endroits du pays, avec comme objectif de porter la puissance électrique installée, d’origine éolienne, à 2000 MW d’ici 2020. Le Royaume a placé la barre bien haut puisque l’objectif est d'éviter, à terme, l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2. Ce sont là autant de réponses concrètes aux grandes questions de l’heure qui sont actuellement en discussion à New York ❚