« Nous préconisons l’organisation et la régulation du préscolaire dans l’enseignement public et privé. »
Khadija Yamlahi, membre du bureau de la CMEPT et membre du groupe parlementaire sur lu2019u00e9ducation.

L’Observateur du Maroc : Quelle est votre réaction par rapport aux recommandations du CDE ?

Khadija Yamlahi : Ces recommandations sont essentielles, car elles posent la problématique centrale de l’enseignement privé au Maroc, savoir celle des enseignants du secteur public qui interviennent -de manière abusivedans le secteur privé. Le fait que les écoles privées comptent essentiellement sur ces enseignants, porte préjudice à la qualité d’enseignement dispensé dans les écoles publiques, car les enseignants du secteur public négligent leur classe dans secteur public. D’ailleurs, selon le dernier rapport de l’ONU, publié en 2014, le Maroc figure parmi les 21 pays, où l’enseignement est le pire dans le monde.

Que doit faire le gouvernement selon vous ?

Le gouvernement qui doit faire les efforts nécessaires pour s’assurer que l’école publique offre ce que les familles sont en droit d’attendre et pour réguler efficacement les écoles privés, dont beaucoup abusent de leur position de force.

La qualité de l’enseignement s’est détériorée à la fois dans l’enseignement privé et public.

La plupart des écoles privées ont deux programmes, celui de l’école publique (préconisé par le ministère de tutelle), en plus d’un autre dont elle fait le choix, souvent ce sont des livres coûteux, qui épuisent l’enfant, et qu’ils n’utilisent même pas. D’un point de vue pédagogique, ce n’est pas conseillé et ça influe de manière négative sur le rendement de l’élève. Notre pédagogie n’est pas une pédagogie scientifique, elle ne permet pas le développement de la personnalité de l’enfant, ne lui permet pas d’avoir un esprit critique et de devenir responsable.

En tant que parlementaire, que préconisez-vous pour parer à cette problématique ?

Le préscolaire constitue l’étape essentielle pour le développement de l’enfant, c’est pour cela d’ailleurs qu’il faut qu’il soit intégré dans l’enseignement primaire. Le ministère de tutelle prépare à cet effet une stratégie concernant le préscolaire. Actuellement, la plupart des méthodes utilisées dans le préscolaire sont traditionnelles. Les lois existantes comportent plusieurs failles et souvent elles ne sont pas appliquées. Cela dit, les familles doivent endosser leur responsabilité et jouer le rôle qui leur ait assigné. La responsabilité doit être partagée entre l’école et la famille. Il faut qu’il y ait dans toutes les écoles, les associations des parents, or, plusieurs écoles privées interdisent ce genre de procédé, du coup, aucun suivi familial n’est possible. Il faut qu’il y ait une coordination entre les deux. Nous préconisons l’organisation et la régulation du préscolaire dans l’enseignement public et surtout privé ❚

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