Sahara, la cécité algérienne
Ahmed Charau00ef

Il y a 39 ans, Hassan II créait la sensation en amorçant la marche verte. Au début, Madrid et Alger ont cru à un bluff, mais ont dû vite déchanter. Dans le plus grand secret, le Roi avait préparé la logistique qui permettrait de déplacer plus de 350.000 personnes. La ferveur populaire a fait le reste. C’est alors que le Polisario, avec la complicité des troupes espagnoles a déplacé des milliers de Sahraouis vers Tindouf. Le 6 novembre 1975, les marcheurs passaient la frontière factice, l’accord de Madrid est signé quelque jour après. Depuis, Alger campe sur ses positions alors que le monde a changé. La guerre froide est enterrée depuis un quart de siècle et nul ne veut d’un Etat fantôme, coincé entre l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Alger est toujours dans le fantasme d’une puissance régionale qui, en coupant le Maroc de l’Afrique, en ferait une île cernée par des ennemis. C’est le fond du problème, du conflit factice. Le Maroc a fini par proposer une autonomie élargie sous souveraineté marocaine. Il l’a fait à la demande du Conseil de sécurité qui, constatant que le référendum est impossible à organiser, a demandé aux deux parties de présenter des propositions et d’engager des négociations directes. L’offre marocaine est jugée « crédible et sérieuse » par la communauté internationale. Alger a voulu contourner la nouvelle situation diplomatique en utilisant de manière fallacieuse la question des droits de l’Homme. Là encore l’échec est patent puisque le Conseil de sécurité a refusé, à plusieurs reprises, d’étendre la mission de la Minurso à la protection des droits de l’Homme. Bien au contraire, le HCR fait pression sur Alger pour la garantie des droits des réfugiés : « le premier de ces droits c’est la libre circulation ». Ce panorama ne risque pas de changer rapidement. Le pouvoir algérien est insensible aux arguments liés à la raison. Il sacrifie les intérêts de tous les peuples de la région et l’intégration économique à cause de son obsession anti-marocaine. La vigilance est de mise, le Maroc défend son intégrité territoriale dans un consensus national jamais démenti. Cela n’empêche pas le pays de continuer à oeuvrer pour son projet national : l’approfondissement de la démocratie et le développement. Sur ce dernier volet, le CESE, dirigé par un patriote, un homme de qualité, Nizar baraka, qui a mis en place une véritable Vision pour les provinces du sud, rompant avec les phénomènes rentiers et assurant un vrai décollage de ces régions. En 40 ans, Le Maroc a fait d’une population nomade des cités en pleine expansion où l’agriculture, la pêche, l’industrie et le tourisme se développent grâce à des infrastructures de haut niveau. La cécité algérienne ne permet pas d’en faire un pôle de développement pour toute la région maghrébine. La géographie étant immuable, nous ne pouvons que constater le gâchis et maintenir le cap ❚