L’essence d’un partenariat
Ahmed CHARAI

L’événement de Marrakech, organisé autour de la coopération économique entre les USA et l’Afrique, est un sommet important. La preuve est que le vice-président américain Joe Biden sera présent. Le continent africain est considéré comme porteur du potentiel de croissance le plus fort. Si durant les dernières décennies, c’est une partie de l’Asie, avec la Chine et l’Inde, qui a tiré l’économie mondiale vers le haut, qui a évité la transformation de la crise de 2008 en récession mondiale, c’est l’Afrique qui représente l’avenir de la croissance. C’est d’autant plus vrai que les modes de gouvernance ont évolué, pour le mieux, dans la majorité des pays africains, malgré la persistance de troubles sur certains espaces. Le Maroc, depuis plus d’une décennie, est pionnier concernant cette vision. Le Roi Mohammed VI a multiplié les visites pour appeler à un co-développement régional intégré, avec la perspective de faire du Royaume un hub pour l’Afrique. Les banques marocaines, les sociétés de télécoms, les grandes entreprises de BTP sont déjà omniprésentes dans le continent. Cette présence marocaine n’est donc pas une lubie, mais bien une réalité. Le continent africain est l’objet de beaucoup de convoitises. Les Chinois font un forcing impressionnant. Les Européens et la Américains tentent de suivre le mouvement. Les enjeux sont énormes. Comme SM le Roi l’a dit dans son discours à Abidjan : « Il n’y a plus de chasse gardée ». Les pays colonisateurs n’ont plus aucune priorité. C’est un vrai méga-marché qui s’ouvre. Le Maroc offre ses services comme pont vers l’Afrique. C’est une ambition rationnelle. D’abord parce que la situation géographique le permet, ensuite parce que les politiques publiques et l’engagement des entreprises privées nationales le démontrent. Dans ce contexte, la relation entre le Maroc et les USA est plus que stratégique. Elle date de plusieurs siècles. Sur le plan sécuritaire, les deux pays ont une identité de vue sur les problèmes du Sahel. Mais au delà, ils ont la même vision de l’avenir, du développement de l’Afrique. Ceci n’empêche pas le Maroc de diversifier ses partenariats sur le plan économique, de rechercher de nouveaux marchés et d’accompagner des investissements. Le partenariat avec les entreprises américaines doit être placé dans cet esprit. Le Maroc est un pont viable, mais il doit profiter à toutes les parties. Le sommet de Marrakech est le point de départ de cette vision ❚