La première édition du « Forum de la PME et de ses partenaires » se tiendra les 11 et 12 décembre prochain à la Foire internationale de Casablanca. Initié par l’Agence Epitaphe, cet évènement devra réunir quelque 5000 dirigeants d’entreprises des quatre continents et offre donc une infinité d’opportunités. L’Observateur du Maroc a rencontré sa fondatrice. Entretien.

L'Observateur du Maroc : Qu'est ce qui a motivé l'organisation de ce Forum? 

Asmaa Ayoub:  Ce Forum est organisé par une PME pour la PME. Et en tant que PME, nous sommes bien placés pour connaître les problématiques de cette dernière. Car nous aussi, nous les subissons au quotidien.

Le manque de visibilité, les difficultés de trésorerie, les pressions du marché, la solitude du dirigeant, la complexité de la gestion des compétences, le poids de la fiscalité… empêchent la PME de profiter amplement de son dynamisme et de son potentiel. Alors que la grande entreprise tire parti grâce à sa puissance et à ses moyens d’action, du fait de sa taille, la PME passe plus de temps à régler les problèmes du quotidien au lieu de préparer le futur pour anticiper, innover, créer de la valeur ajoutée…

D’où l’idée d’organiser ce Forum. Nous voulons mettre toutes ces problématiques sur la table et surtout permettre un échange direct entre la PME et ses partenaires : à savoir, l’administration publique, les organismes de financement, les grands comptes, et tous les acteurs qui pourraient l’accompagner dans le renforcement de sa productivité ou dans son ouverture sur l’international.

Quel regard portez-vous aux promesses faites à chaque fois pour la PME ?

Plusieurs mesures de soutien sont proposées aujourd’hui. Mais nous avons constaté que beaucoup de PME sont mal informés, ne se sentent pas concernés ou estiment que ces actions ne sont pas à leur portée.

On parle de Plan d’Accélération industrielle, de charte de la TPME, d’incitations fiscales, de subventions, de facilitation d’accès au financement, d’appuis à l’export… Mais d’un autre côté, on parle de blocages à cause d’une absence de transparence, de manque de gouvernance, de défauts dans l’organisation de la PME. Et voilà qu’on rentre dans un cercle vicieux.

La période actuelle est cruciale. Notre pays entame un tournant décisif pour réussir son émergence. Nous nous devons tous de faire un effort pour encourager la compétitivité de la PME qui représente 95% de notre tissu économique. La conjoncture est rude et plusieurs PME sont menacées de fermeture.

Quels sont les enjeux de ce dernier et quelle suite donnerez-vous à cet événement? 

A travers ce Forum, nous avons voulu mobiliser les forces publiques et privées et les médias pour promouvoir les mesures d’accompagnement destinées à la PME, les possibilités de partenariat avec les grandes entreprises, les solutions de financement et les possibilités d’accès aux marchés nationaux et internationaux.

En plus de l’information, des débats lors des conférences et ateliers, des RDV B2B, notre ambition est que durant ce Forum, la PME et ses partenaires puissent avoir un dialogue franc et productif pour trouver des solutions concrètes. Après l’événement, nous avons la volonté d’éditer un livre de recommandations qui sera distribué autant aux responsables politiques et économiques qu’aux PME.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus de l’intérêt de la PME mais de l’intérêt d’un pays qui fait appel à toutes ses ressources pour affronter l’avenir.

* Fondatrice et organisatrice du Forum de la PME et de ses partenaires