« Pour moi, cet hommage est la consécration de plusieurs années d’efforts ».
Khadija Alami

Diplômée en Sciences Economiques de l’Université de Lille I (France), Khadija Alami débute son parcours dans le cinéma en 1986, en tant qu’assistante de production dans le film Ishtar d’Ellen May. En 1998, elle crée sa société de production, K FILMS, qui lui permet d’assurer la production exécutive de plus d’une quarantaine de productions cinématographiques étrangères, notamment Son of God (2014), Captain Phillips (2013), Paris (2008) et Exorcist: The Beginning (2004), Exorcist: Dominion. Elle s’investit également dans la production nationale en produisant des films prometteurs dont L’insoumise de Jawad Rhalib (2014) et The Narrow frame of midnight de Tala Hadid (2014) projeté dans la catégorie hors compétition. Elle est connue pour avoir incitée les maisons de productions internationales à venir tourner au Maroc en leur permettant de l'effectuer dans de bonnes conditions. Le 11 décembre, le FIFM lui rend hommage pour célébrer ses 30 ans de carrière.

 

L’Observateur du Maroc : Le festival de Marrakech vous rend hommage cette année. Quel est votre sentiment ?

Khadija Alami : C’est la consécration, la récompense de plusieurs années de travail et d’efforts. Ce qui j’espère sera un message pour toutes les femmes et hommes qui veulent se lancer dans cette aventure, avec la volonté et la détermination, on peut y arriver.

En 2014, 32 films étrangers ont été tournés au Maroc soit une hausse de près de 420% par rapport à l’année précédente. Pour quelle raison selon vous ?

L’encouragement des Hautes Instances de notre pays, la stabilité politique, le niveau de nos techniciens, le climat clément et des tarifs très attractifs. Aussi, le travail de l’ancien directeur général du CCM qui a fait beaucoup pour booster la profession tant au niveau national qu’international.

Vous travaillez souvent avec les plus grands ? Comment vous êtes parvenue à vous introduire dans l’univers hollywoodien ?

Grâce à la volonté et la détermination. Ce n’est facile pour personne. Ça demande beaucoup de sérieux et de rigueur, je voyage énormément aux USA et en UK, pour faire de la prospection et convaincre les Studios et producteurs que le Maroc est un pays intéressant. Le fait de parler aux gens face à face, aide beaucoup la communication.

Comment se porte la production marocaine aujourd’hui ?

Il y a beaucoup de réalisateurs talentueux, il leur faut un peu d’encouragement.

Que faut-il faire pour booster la production dans notre pays ?

Un peu plus d’argent !

Comment trouvez-vous le niveau du cinéma marocain ?

Bien dans l’ensemble. Il faut encore un peu plus de travail sur les écritures, d’où mon accord pour être la présidente de l’association Méditalents qui organise des ateliers d’écriture.

Comment êtes vous venus à la production ? Vous avez fait des études en Sciences et Technologies ?

Par hasard. Mais mes études en Economie et mon passage dans un cabinet d’audit m’ont été bénéfiques, Merci Abdelkader Masnaoui.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le milieu ?

Les difficultés sont inhérentes à tous les tournages, partout dans le monde. Nous les dépassons avec calme, sérieux et rigueur. Il ne faut jamais céder à la panique. Ce qui me révolte, c’est de ne pas avoir de vols tous les jours : Ouarzazate-Casablanca, ne pas avoir de scanner dans l’hôpital quand il y a des accidents, avec les dernières intempéries, la route est coupée en ce moment. Le Gouverneur avec les autorités locales sont entrain d’essayer de faire un travail colossal pour aider la ville et la région.

Vous avez produit « The Narrow frame of Midnight » de Tala Hadid qui est projeté en hors compétition.

C’est un Long métrage, très beau et poétique. Une belle histoire humaine, avec un très beau casting, qui parle de destins croisés d’individus différents.

Pourquoi avoir accepté de travailler avec Tala Hadid ?

C’est une fille très intelligente, avec une grande culture et une sensibilité. Très instruite et intéressante. Dévouée corps et âme à l’art de l’écriture, photo et réalisation. Je pense qu’elle ira très loin.

Vous êtes actuellement en tournage à Ouarzazate pour 2 séries : King Tut et A.D.

Ce sont des séries pour des chaines américaines, NBC Universal et le premier pour Spike TV. C’est une aubaine pour notre pays et Ouarzazate en particulier. Entre les 2 projets, qui ont démarré en juin et qui se terminent, le premier en décembre et le 2e en Mars 2015, beaucoup de techniciens, constructeurs, artisans, acteurs et figurants travaillent dessus