Holt McCallany Le warrior d’Hollywood « Anatomy is destiny ».

‘Né à New York en 1964 et issu d’une famille d’acteurs de théâtre -Michael McAloney et Julie Wilson-, Holt McCallany compte à son actif près d’une quarantaine de films.’

 

L’acteur hollywoodien qui s’exprime parfaitement en français et qui a étudié l’histoire de l’art à l’Académie américaine de Paris, et le théâtre à l’Ecole Marceau et L’Ecole Jacques Lecoq, est connu pour exceller dans des rôles physiques assez imposants. En 1999, il se démarque dans son rôle de mécanicien dans Fight Club de David Fincher, avec Ed Norton et Brad Pitt. En 25 ans de carrière, il enchaîne les petits rôles, auprès de super star dans les grosses productions hollywoodiennes : Hacker de Michael Mann 2015, Monster Trucks de Chris Wedge (2015), Run all night de Jaume Collet-Serra 2014 et Gangster Squad de Karl Lennox 2013, avec Sean Penn. Son rôle de boxeur dans la série télévisée Lights Out change sa vie et le propulse sous les feux des projecteurs. Il y interprète le rôle de Patrick «Lights» Leary, un ancien champion des poids lourds, atteint de démence pugilistique.

L’Observateur du Maroc et d’Afrique. Vous avez été invités par le Festival de Marrakech pour la 1e fois. Holt McCallany.

Oui, je suis ravi d’être au Maroc. D’ailleurs, ça sera pour moi l’occasion de découvrir le cinéma de votre pays.

Vous avez une actualité très riche en 2015

J’ai plusieurs films qui vont sortir cette année : un technothriller sur le cyber-terrorisme coécrit et réalisé par Michael Mann, « Blackhat » (Hacker) avec Chris Hemsworth. J’ai joué avec Liam Neeson et Ed Harris dans « Run all night » de Jaume Collet-Serra, puis, il y a un très grand film de Paramount pictures « Monster trucks », de Chris Wedge et qui va sortir en mai 2015. En septembre, il y a la sortie du thriller « The perfect guy » de David M. Rosenthal, avec une jeune actrice talentueuse afro-américaine, Sanaa Lathan.

Justement dans « Run all nignt », racontez-nous votre expérience avec Liam Neeson ?

Liam Neeson est un type génial, un chic type, on a tourné une scène où on essayait de s’entretuer. On a tourné pendant 15 heures et il n’est plus jeune, et comme on se jette l’un sur l’autre, c’est délicat. Tu dois vraiment connaître la personne pour se bagarrer avec pendant 15 heures. C’est une grande star, un acteur formidable, quelqu’un que j’admire énormément.

Vous interprétez souvent des rôles de méchants ? Qu’est ce qui vous séduit dans ce genre de personnages ?

Je ne joue pas toujours des rôles de méchant, c’est vrai, dans Gangster Squad, avec Sean Penn, je joue le rôle d’un tueur à gages, dans Run all night, je joue un gangster irlandais, avec Liam Neeson et Ed Harris. Et dans Monster trucks, je suis le vilain mais dans Blackhat par exemple, je joue un type bien, un Marshall. J’ai toujours dit qu’à Hollywood, l’anatomie, c’est le destin. Je pense que dans certains films, les vilains, ce sont les rôles les plus amusants à jouer. J’aime jouer différents types de personnages, le plus important, ce n’est pas s’il est un bon ou mauvais type, le plus important, c’est que le personnage doit me parler, quelque chose en lui doit m’attirer, sa personnalité, sa philosophie, ou son back ground. Dans la vraie vie, ce n’est pas noir ou blanc, Orsen Welles avait dit : que dans chaque personnage, il y a le poète, le prêtre, l’assassin et le révolutionnaire, vous enlevez les traits qui ne correspondent au personnage que vous voulez créer, vous vous retrouvez avec le reste.

Comment préparez-vous vos rôles ?

Ca dépend des personnages. Certains rôles sont physiques et requièrent des préparations physiques, d’autres rôles historiques nécessitent beaucoup de recherches, sur l’origine du personnage, d’où il vient, quel est le contexte. Plus on se prépare avant le tournage, plus c’est facile de s’éclater sur le plateau. Mohamed Ali disait : « je gagne mes combats en route, à 4h du matin, quand je cours, pendant mes heures d’entraînement, quand j’arrive en face du public, je danse sous les projecteurs, c’est la partie la plus amusante ». Le boulot, c’est tout ce que qu’on accomplit avant. Il faut essayer de comprendre le personnage et tout faire pour servir le rôle.

Quelle est la chose la plus difficile pour vous ?

Le business est très dur et il y a des périodes où tu ne travailles pas, le problème, c’est l’insécurité. Tu dois vraiment avoir confiance en toi, en ton talent, tu dois être prêt pour chaque opportunité et disponible tout le temps.

Le rôle que vous avez adoré jouer ?

Mon rôle de boxeur dans la série Lights out (Effects network). J’y interprète le rôle d’un ex champion de boxe atteint de démence pugilistique et qui commence à perdre sa mémoire. Je suis un passionné de boxe et la télé me permet d’incarner des rôles intéressants, elle te permet d’explorer le personnage avec plus de détails. Le personnage de Tony Soprano dans « The fighter » était plus compliqué que celui d’Hamlet, car pour illustrer 9 saisons, il faut le voir évoluer pendant plusieurs années, tu ne peux pas avoir cela dans 2h de film. Cela dit, le scénario doit être bon, c’est cela le défi de la télé, réaliser une heure d’épisode chaque semaine. J’adore les films, je viens du théâtre, mes parents étaient des acteurs de Broadway, c’est comme ça que ma carrière a débuté, j’adore le théâtre, mais dans l’industrie du film, c’est différent, l’expérience est déterminante.

Le secret d’une carrière qui dure ?

Il faut aimer interpréter un rôle. Les gens à Hollywood sont souvent séduits par la notoriété, la célébrité, l’argent, mais il faut choisir le meilleur rôle que tu peux interpréter. Si tu ne perds pas de vue tes priorités, chaque année tu grandis et tu t’améliores. Il faut toujours améliorer son jeu d’acteur, mon acteur préféré est Bud Lancaster, il n’a jamais été aussi bon que vers la fin de sa carrière, c’est ce que j’aspire à être, continuer de grandir et de m’améliorer et de découvrir de nouvelles choses à mon sujet.