Deux légendes du jazz à Rabat et Marrakech
Tbeur Amine Photography

 

Organisée par la Fondation Occident Orient en partenariat avec l’ambassade des Etats- Unis, la soirée inaugurale de la 9e édition du Festival Rabat Africa a été placée sous le signe de l’enchantement. Le théâtre Mohamed V a tressailli sous des airs de jazz et la voix ensorcelante de l’artiste mondialement reconnue Dee Dee Bridgewater, accompagnée du pianiste légendaire Herbie Hancock et de la célèbre formation Thelonious Monk Institute of Jazz. Dès son entrée sur scène, D. D. Bridgewater instaure un contact direct et chaleureux avec l’audience. Son charisme, sa présence, sa fraîcheur et sa spontanéité ont vite conquis le public avec lequel elle installe une complicité et une ambiance d’intimité gracieuse, que ça soit pour introduire le répertoire de la soirée, pour présenter les musiciens qui l’accompagnent sur scène, pour mettre en scène les chansons qu’elle interprète ou tout simplement pour plaisanter. Les deux légendes vivantes ont transporté le public avec l’interprétation de grands standards de jazz, comme le célèbre Cantaloupe Island de Herbie Hancock, Long Time Ago composé par Bridgewater et Wayne Shorter ou Blue Monk de Thelonious Monk. Puissante et passionnelle, la voix légendaire de D. D. Bridgewater, empreinte de nuances et d’émotions, s’élève dans les airs, oscillant entre le grave et l’aigu. Son duo à couper le souffle et complètement improvisé avec l’immense H. Hancock a subjugué le public, resté admiratif devant la complicité tissée d’amitié et de partage entre les deux artistes. Connu pour la qualité de ses improvisations, le développement de ses harmonies et ses rythmes finement ciselés, H. Hancock réussit admirablement à dissoudre son jeu pour créer sur scène un équilibre sonore parfait. « Le jazz coule dans mes veines », a affirmé l’artiste de 75 ans lors d’une conférence de presse à Rabat. Il a également rappelé sa grande admiration pour la musique gnaoui qui selon lui, « fusionne d’une manière harmonieuse avec le jazz. D’ailleurs, conclut-il, pour mon prochain disque, j’envisage la possibilité de faire une fusion avec les rythmes gnaouis ». Pour sa part, Dee Dee Bridgewater s’est réjouie de l’ouverture du Maroc sur le jazz et la musique en général. « Je suis très liée au jazz qui fait partie de ma vie et de mon histoire. Je suis heureuse de partager la joie de cette musique et de la transmettre aux jeunes générations », a-t-elle déclarée, en parlant de la master class tenue lundi 4 mai au théâtre La Renaissance de Rabat. Après Rabat (5 mai), la troupe s’est produite à Marrakech pour un dernier concert jeudi soir au palais El-Badii ✱