Plus exposées aux méfaits du changement climatique, les femmes n’en sont pas moins actives dans la protection de l’environnement. Elles ont leur mot à dire…

L’Observateur du Maroc et d’Afrique. Comment la protection de l’environnement peut-elle être une affaire de genre ?

Ce n’est pas simplement une affaire de genre. Plus de 53% de la population de la planète est constituée de femmes. Comment pouvez-vous prétendre mener un débat sur l’épineuse question de l’environnement sans prendre en compte leur position à ce propos et leurs propositions surtout. Quand vous voulez parler d’éducation, de formation, de santé, d’environnement, le rôle des femmes est primordial. Un ancien philosophe grec a dit, un jour: «Lorsqu’une femme met au monde un fils, elle en fait un homme et quand elle met au monde une fille elle créée un peuple». Cette citation résume l’essence même de cette thématique.

Les femmes sont plus exposées que les hommes aux méfaits du changement climatique. Comment les organismes internationaux et locaux peuvent-ils y remédier ? Justement, c’est tout l’enjeu de la COP 21 (Conférence des Nations unies sur les changements climatiques) qui se tiendra, à Paris, cette année. Pour la première fois, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabus, qui en est le président, Entretien Plus exposées aux méfaits du changement climatique, les femmes n’en sont pas moins actives dans la protection de l’environnement. Elles ont leur mot à dire… Entretien réalisé par Hayat Kamal Idrissi «L’environnement est une affaire de femmes » a décidé, contrairement à Copenhague, d’associer la société civile, les collectivités locales et les collectivités territoriales. Ce sont les instances les plus aptes et les plus outillées pour faire les choses et opérer les changements. Elles ne sont point dans le théorique mais plutôt dans la pratique. Aujourd’hui une action Tank par des femmes a été lancée dans le monde entier vu la portée internationale de la problématique. Ces femmes pourront ainsi exposer à Skhirate le fond de leur pensée, leurs réclamations et leurs recommandations pour de meilleurs lendemains en termes environnementaux et climatiques.

Quel rôle les femmes peuvent-elles jouer dans l’éducation et la sensibilisation à l’environnement ? C’est un rôle essentiel. Une femme peut parler de tout et tout faire. C’est elle qui transmet les valeurs et les idées, surtout en l’absence des hommes, qui quittent les foyers familiaux dans les régions pauvres pour aller à la quête de leur pain. Ceci est valable même dans les milieux plus favorisés. C’est là le pouvoir des femmes : façonner l’esprit des générations futures dans le sens positif, dans le sens de la préservation de son milieu de vie et de la planète en général. Ce que nous voulons au R20 (qui réunit les 20 régions les plus riches au monde), c’est permettre aux femmes d’acquérir une indépendance financière, professionnelle mais également personnelle. Nous avons lancé à Skhirate, un Fonds vert pour le climat. Nous allons ainsi nommer des ambassadrices dans tous les pays d’Afrique. Leur rôle sera de recenser les projets d’économie verte portés par des femmes, les épauler pour remonter la pente grâce à ce fonds et réaliser finalement leurs projets. Cette décision est la plus importante du forum de Skhirate.