La prison pour l’humoriste algérien Brahim Bouhlel
Les auteurs de la vidéo ont essayé de présenter leurs excuses, mais c'était trop tard

On ne badine pas avec l’honneur des femmes et des enfants marocains. La sentence est tombée hier : Les auteurs de la vidéo humiliante ont écopé d’une lourde peine de prison ferme.



La bourde commise au début du mois n’est pas passée sans dégâts. L’humoriste franco-algérien Brahim Bouhlel a été condamné, ce mercredi, à huit mois de prison ferme pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo profondément humiliante d’enfants marrakechis. Pour sa part, l’influenceur franco-marocain Zbarbooking poursuivi dans la même affaire, a été condamné à un an de prison ferme. Un jugement « très dur pour une simple blague », selon l’avocat de défense de Bouhlel. Ce dernier a fait savoir d’ailleurs qu’il va faire appel de cette décision.

En détention préventive depuis deux semaines, Bouhle et Zbarbooking ont été poursuivis pour « diffusion d’une vidéo d’une personne sans son consentement » et « détournement de mineur ». De lourds chefs d’accusation qui s’ajoutent à la grande colère provoquée par cette vidéo et la popularité sacrément touchée des deux célébrités.

« La blague »

Invités au Maroc pour une émission télévisuelle, les deux célébrités en compagnie de l’acteur Hedi Bouchenafa, ont profité de leur passage à Marrakech pour tourner une vidéo salace humiliant d’innocents enfants dans un restaurant. « Fils de p.. », « J’ai beaucoup de bâtards ici à Marrakech car j’ai couché avec une centaine de prostituées marocaines », « Coucher avec une marocaine ça ne coute pas plus de 100 dhs ».... Des propos insultants véhiculant des préjugés et des clichés doublés d’une attitude franchement raciste.

Devenue rapidement virale, la vidéo provoque la grogne des utilisateurs des réseaux sociaux. Les réactions n’ont pas tardé et la plus spectaculaire était celle du Club des avocats au Maroc. Montant aussitôt au créneau, le club publie un communiqué au ton fort dans lequel il réclame une riposte exemplaire de la part des autorités. « Le Club des Avocats au Maroc condamne vigoureusement les propos haineux, abjects et racistes proférés à l’encontre des enfants marocains par des pseudo-influenceurs et pseudo-humoristes et décide de porter plainte devant le Procureur du Roi pour diffamation, injures publiques et discrimination. Ces propos abominables ont porté atteinte à la dignité des enfants marocains », annonce le communiqué.

La poursuite judiciaire

Une réclamation qui n’est pas tombée d’ailleurs dans l’oreille d’un sourd : Le Procureur du Roi à Marrakech a donné aussitôt ses instructions pour ouvrir une information judiciaire à l'encontre des auteurs de la vidéo. Ne se contentant pas de réclamer l’intervention du procureur, le Club des avocats compte également demander aux autorités publiques de prendre les mesures administratives afin que « ces personnes fassent l'objet d'une mesure d'interdiction d'entrer au territoire marocain pour atteinte à l'ordre public », insiste alors les avocats en colère. Des associations de défense des droits des enfants sont venues également à la rescousse pour réclamer justice.

Rappelons que Bouhlel et Bouchenafa, ont essayé toutefois de présenter leurs excuses via instagram. Ils y affirment avoir fait cette « vidéo humoristique dans un but purement parodique contre les personnes véhiculant ce type de messages et de clichés », soutiennent-ils. Des excuses qui sont arrivées trop tard et nullement convaincantes. Cette « blague de mauvais goût » leur a valu leur liberté mais aussi leur popularité. Une bonne leçon donnée par la justice pour ceux qui s’amusent à s’attaquer à la dignité des enfants et des femmes. A bon entendeur