Maroc-France : De l’importance de la dimension humaine

La visite effectuée les 19 et 20 septembre au Maroc par le Président français, François Hollande, souligne d’abord l’excellence tous azimuts de la coopération franco-marocaine. Paris reste le premier partenaire commercial du Maroc. Mais aujourd’hui, ce partenariat doit s’inscrire dans une vision continentale.

La vision du Roi Mohammed VI du développement de la coopération sud-sud fait du Maroc la porte de l’Afrique. Les opérateurs ne s’y sont pas trompés et multiplient les joint-ventures pour conquérir des parts de marché sur le continent. De même, la coopération sécuritaire est plus que satisfaisante, que ce soit dans la lutte contre le terrorisme ou celle contre le crime organisé. Les démantèlements de réseaux et les saisies réalisées grâce à cette entraide ont été mis en lumière par les plus hautes autorités des deux pays.

A la base, les relations franco-marocaines ont une profondeur historique caractérisée par des échanges humains, des migrations dans les deux sens et ce, depuis un siècle et demi. Résultat, des Marocains font l’actualité en France. Et aussi, même si c’est moins connu, de hauts responsables français sont nés et ont grandi au Maroc. La très charismatique Najat Vallaud- Belkacem, actuelle Ministre française de l’Education nationale, Rachida Dati, ex-Garde des Sceaux et dirigeante en vue de la Droite Française, Myriam El Khoumri, la toute nouvelle Ministre du Travail, entre autres, côtoient dans cette liste des artistes, des entrepreneurs, des hommes de lettres, etc.

Il est important de montrer l’apport des Franco-Marocains sous un angle nouveau. Cet apport est d’abord humain et constitue une réponse indirecte à tous ceux qui véhiculent des messages de peur, de fermeture. Les Marocains qui ont choisi de s’établir en France apportent à leur pays d’accueil, leur potentiel, mais aussi une autre sensibilité, qui enrichit leur domaine d’activité sans altérer, le moins du monde, ce qui fait l’âme française depuis la révolution. Hubert Véderine, Eric Besson, Dominique de Villepin, Elisabeth Guigou et bien d’autres ont eu une enfance et parfois une jeunesse marocaines.

A ce jour, les Français représentent la communauté étrangère la plus importante au Maroc. Elle est présente dans tous les secteurs d’activité et a participé de manière significative à l’édification post-indépendance. Exemples, c’est un architecte français qui a dirigé la construction de la Mosquée Hassan II, véritable musée du patrimoine marocain. Le tout dans le respect absolu de ce patrimoine. C’est également un architecte français qui a construit Essaouira, il y a 3 siècles.

Il faut donc approfondir la réflexion sur l’apport des échanges humains à la coopération entre les Etats. Les chiffres, la balance commerciale et les investissements sont certes, importants. Mais ce qui assure la pérennité d’une relation bilatérale, au-delà de la géostratégie, qui est par nature, fluctuante, ce sont les échanges humains.

Au-delà des vicissitudes de l’Histoire, du côté français comme celui marocain, il y a un véritable engouement des uns pour les autres. Delacroix, Yves Saint Laurent, le maréchal Lyautey et l’industriel Dubreuil ont tous réellement aimé le Maroc, sa culture, ses gens.

Les Franco-Marocains vouent un véritable amour pour la France éternelle. Celle des droits de l’Homme, de la culture, de la haute gastronomie. C’est l’investissement le plus sûr pour l’avenir et il faut le renforcer en priorité. Dans ce sens, le développement de la coopération culturelle est un vecteur important. Malheureusement, c’est aujourd’hui, le parent pauvre du partenariat franco-marocain.