Asmaa Lamnawar célèbre la tolérance à Agadir.

'Avec sa voix cristalline et mélodieuse, Asmaa Lamnawar a enchanté le public gadiri, venu partager dans une ambiance euphorique, le temps du Concert pour la tolérance, des valeurs d’ouverture et du vivre ensemble'

Devant une foule déchaînée, la diva très tendance de la chanson marocaine a livré une prestation hors pair sur la plage d’Agadir, lors de la 10e édition du concert pour la tolérance célébré le 04 octobre sous le signe du « vivre ensemble ». Mêlant à la fois musique électronique et sonorités du pays, son dernier morceau « Derti liya tayara » qui cartonne depuis sa sortie chez les jeunes, a subjugué le public qui reprenait en boucle le refrain de la chanson, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

L’observateur du Maroc et d’Afrique : C’est la première fois que vous participez au concert pour la tolérance. Quel est votre sentiment?

Asmaa Lamnawar : J’en suis ravie parce que c’est l’occasion, pour nous artistes, de nous adresser au public marocain dans son intégralité, et de montrer que nous restons un pays profondément ouvert et humain malgré nos différences raciales, religieuses ou autres…

Connue pour vos reprises des grands classiques (Tarab) et vos duos avec Kazem Al Saher et Rashed Al Majid, vous vous êtes orientée récemment, vers des chansons plus légères. Quelle est la raison de ce revirement?

Ce n’est pas un changement dans mon style. Ce type de chansons fait partie intégrante de la chanson marocaine. Il est vrai qu’à mes débuts, pour me faire connaître, j’ai fait des reprises de grands chanteurs connus, ce qui est normal parce que j’ai dû me référer aux anciennes écoles. C’était une sorte de repères pour moi, et c’est ce qui m’a permis d’assimiler les bases mêmes de la musique. Ensuite, j’ai eu plus de visibilité, ma carrière s’est précisée davantage et les choses sont devenues plus claires. Vous savez, l’ensemble de ma génération chante de la pop music, qui est une musique populaire, non pas en référence au folklore, mais plutôt une musique proche du public, une musique qui fédère. J’ai voulu atteindre le maximum de personnes. Par conséquent, j’ai travaillé dur et aujourd’hui, on voit le résultat et mes titres plaisent énormément. En fait, je n’ai pas adopté un nouveau style léger, je pense que mes récentes chansons sont une composante sine qua none de la musique marocaine. En tout cas, je suis contente que ça ait permis de faire connaître davantage la musique marocaine dans le monde arabe.

N’est-ce pas un risque d’adopter ce genre de style, sachant que le succès des chansons un peu légères est très éphémère ?

Pas du tout. Le public est très friand de ce genre de chansons. La musique marocaine actuelle est un peu à l’image d’une pâte à modeler qu’on façonne à sa guise, elle suit un phénomène de mode, et d’ailleurs, je ne suis pas la seule à interpréter ce genre de chansons. Aujourd’hui, on peut parler d’une chanson marocaine que je n’appellerais pas moderne, mais plutôt populaire, proche des Marocains et du peuple arabe en général.

Justement, la chanson marocaine est très à la mode dans le monde arabe. Est-ce parce qu’elle utilise une darija assez simplifiée ?

En fait, elle utilise la darija qu’on parle, sauf que les mots qu’on choisit sont plus clairs et plus compréhensibles pour le monde arabe. Avant, les paroles des chansons marocaines étaient inaccessibles et loin du public du Machreq et donc, l’image poétique, esthétique et sensorielle du texte lui échappait complètement. Depuis un moment, c’est grâce à cette darija simple et claire, que la chanson marocaine a pu rencontrer ce succès au Moyen-Orient.

Mais au-delà des paroles, la mélodie ne joue-t-elle pas un rôle tout aussi déterminant ?

Sans aucun doute. Mais vous savez, c’est dû à plusieurs facteurs aussi, il y a le fait de s’inspirer de la musique moderne, mais il ne faut pas oublier le souci du détail qui peut faire toute la différence. C’est un travail de longue haleine et les efforts qu’on fournit finissent toujours par payer.

Par ailleurs, vous nous avez habitués à vous voir en caftan, et là depuis que vous avez perdu du poids, on vous voit désormais en short, avec un look plus moderne et plus branché. Est-ce votre nouvelle image ?

Je me suis toujours sentie bien dans ma peau et j’ai toujours porté des shorts, etc. Cela dit, le caftan a toujours fait partie de mon identité. Seulement, à l’ère de l’Instagram et des réseaux sociaux, je pense que l’artiste doit s’y adapter. Mais je vous rassure, je suis toujours la même, avec la même personnalité, je n’ai pas changé. Mon souci principal est de faire rayonner la chanson marocaine à travers le monde Arabe.

Comment conciliez-vous entre votre vie d’artiste et celle de maman ?

J’essaie de considérer mon métier d’artiste comme n’importe quel autre métier. J’avoue que c’est difficile mais je fais de mon mieux pour réussir mes deux missions ✱