Polisario-Algérie. Les généraux veulent-ils se débarrasser de Brahim Ghali?
Le président algérien, Tebboune qui recevait le chef du Polisario sait qu'il ne peut rien décider de lui-même.

Brahim Ghali est en Espagne, où il est entré sous une fausse identité. Poursuivi pour des crimes graves, il risque d'être arrêté. Mais l'affaire peut s'avérer plus grave.

C’est donc une vérité, le chef des séparatistes du Polisario est en Espagne pour des raisons de santé. C’est un fait qui aurait pu être banal s’il n’y avait quelques circonstances étonnantes.

Brahim Ghali est poursuivi, avec une trentaine d’autres membres du Polisario par la Justice espagnole pour des crimes graves, dont des viols et des atteintes aux droits de l’homme.

Sachant cela, on se demande pourquoi le pouvoir algérien a envoyé Ghali en Espagne. Tout le monde sait pourtant qu’il peut être arrêté. Bien sûr, au départ les gouvernants d’Alger ont pensé à l’Allemagne sauf que ce pays a refusé de le recevoir. Pas de chance non plus du côté de la France.

Et là, Alger a pensé à l’envoyer en Espagne sous une fausse identité. Ce qui s’est révélé inutile puisque, tout de suite, la manoeuvre a été dévoilée. Et les Espagnols le savent. Déjà, l’entrée dans le territoire espagnol est en soi un délit puni par la loi. Il y a donc quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette histoire.

La Justice espagnole est indépendante et on conçoit mal que le gouvernement décide à sa place de ne pas arrêter le chef du Polisario. Les raisons humanitaires invoquées ne sont pas convaincantes. Incompréhensible. Le gouvernement dit-on a assuré les Algériens, protecteurs de ce chef, qu’il ne serait pas poursuivi. Là aussi, c’est incompréhensible puisque, on y revient, la justice est indépendante. A moins que....

A moins que justement Alger ait une autre idée derrière la tête. Brahim Ghali, qui n’est élu par personne a été placé par les généraux et ceux-ci ont peut-être envie de s’en débarrasser pour le remplacer par quelqu’un d’autre. Ce ne serait pas inconcevable puisque le pouvoir en Algérie est balloté entre plusieurs gangs (ce sont les Algériens qui les appellent ainsi) et la question du Sahara constitue un enjeu de politique interne.

D’ailleurs on se demande si c’est Alger qui manipule le Polisario ou c’est le Polisario qui manipule Alger. Quoi qu’il en soit, Brahim Ghali aurait dû être hospitalisé en Algérie puisque ce pays dispose du « meilleur système de santé en Afrique du Nord et même en Afrique » comme le répétait le président Abdelmajid Tebboune avant de s’envoler pour l’Allemagne pour se soigner.

Pour le Maroc il n’y a aucun problème. Que Brahim Ghali soit arrêté ou pas, qu’importe. Ce n’est pas lui le problème. Ni son Polisario d’ailleurs. La junte militaire d’Alger peut mettre n’importe qui à la tête de ses mercenaires. C’est elle le problème. C’est elle qui finance tout ce bazar. Ce n’est pas Ghali qui va payer la note de l’hôpital, mais le peuple algérien.