Eradiquer le terrorisme. quelle stratégie ?
Ahmed Charau00ef

Suite aux attaques contre Paris, les lignes ont bougé. La perspective d’une alliance internationale véritable se précise. La Russie n’est plus exclue, par rapport à sa position envers le régime d’al-Assad, elle est même courtisée. Les pays Européens sont tous sollicités pour une plus grande coopération sécuritaire. C’est un vrai changement. La réaction militaro-sécuritaire est en marche. Frapper Daesh en Syrie et en Irak, les deux à la fois, est enfin accepté par tous les Etats, alors que certains ne voulaient pas, objectivement, se retrouver dans le même camp qu’al-Assad et son régime meurtrier. Mais deux questions continuent à se poser : Qui finira le travail au sol ? Et ensuite, quelle solution politique pour la Syrie ? Les grandes puissances de manière unanime ne veulent pas d’un nouvel Afghanistan. Elles ne veulent pas d’une présence sur le terrain, sans une perspective politique. En même temps, l’expérience irakienne a prouvé que sans une issue politique, l’action armée pouvait être désastreuse. Tous les pays européens, la France en tête, se dirigent vers un renforcement de l’arsenal juridique, permettant à l’aspect sécuritaire de devenir le plus prégnant. Mais ce n’est en rien une stratégie face au terrorisme, il faut une stratégie globale. L’aspect sécuritaire est le plus immédiat. Conforter la sécurité intérieure, par des lois, attaquer Daesh, plus fortement, sont des décisions de bon sens. Mais pour éradiquer le phénomène, il faut s’attaquer à ses origines. Le problème de l’intégration dans les pays d’accueil n’est pas simple. Il faut être réaliste, la troisième génération de l’immigration maghrébine en France, ne se sent pas française. C’est un drame. Il faut trouver les voies d’immigration plus réussie, tout en respectant les différences culturelles. C’est un enjeu principal pour les pays d’accueil, il faut que le drapeau soit l’étendard de toutes les cultures. Les pays musulmans sont en première ligne. Ils ne peuvent pas continuer à accepter la Salafiya et le Jihadisme, comme des nuances acceptables en islam. L’islam du «Nous» contre «Eux» n’est plus viable, parce qu’il est source de conflits meurtriers, qui tendent à exclure les musulmans de l’humanité. Ces pays ne peuvent plus se proclamer modérés, porteurs de lumières, et accepter la présence de discours jihadiste. La bonne stratégie ne peut être que mondiale. Elle est sécuritaire, d’abord, parce qu’il y a urgence. Mais elle est aussi, économique dans les pays d’accueil et culturelle partout dans le monde. L’islam radical et le rejet des autres ne doivent être acceptés nulle part.