Le Maroc et la France ne sont pas en concurrence sur l’Afrique
Manuel Bufala, Conseiller en politique intu00e9rieur u00e0 lu2019ambassade de France

L’Observateur du Maroc et d’Afrique: Quel regard portez-vous à la coopération maroco-française dans la lutte antiterroriste ?

Manuel Bufala: Nous sommes vraiment reconnaissants à nos amis marocains de leur amitié, de leur compassion, de leur sympathie dans cette épreuve que traverse la France. Je crois que c’est à nouveau une nouvelle marque du lien singulier qui existe entre le Maroc et la France. Nos deux pays se connaissent bien et se côto ient tout le temps. Tout marocain a entendu parler de la France et tout Français a entendu parler du Maroc. Il y a vraiment une relation particulière. Beaucoup de Marocains ont de la famille, ont des amis, des proches en France, qui sont tous, d’une certaine manière, des ambassadeurs aussi. Je crois vraiment que cette épreuve particulière que traverse la France aujourd’hui, et où le M aroc est à notre côté comme toujours, passera. La relation franco-marocaine, elle, restera exceptionnelle sur tous les points. Nous avons réellement aujourd’hui une coopération dans tous les domaines. L’ambassade de France au Maroc est la deuxième plus grande ambassade du réseau diplomatique, après celle de Washington. Cette relation particulière est aujourd’hui renouvelée avec de nouveaux thèmes. Rappelez-vous de la rencontre des deux chefs d’Etats à Tanger, en septembre dernier. Rencontre qui a dessiné une relation qui inclut de nouveaux espaces de nouvelles dimensions pour répondre au grand défi de ce jour qui est le terrorisme et la radicalisation. Cela passe notamment par la coopération que nous avons dans la formation des imams pour améliorer la connaissance de l’islam.

Ne pensez-vous pas que les relations économiques stagnent quelque peu ?

Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans une relation où la France investit au Maroc, où la France vend des produits au Maroc. Nous sommes dans une relation comme disent les anglosaxons «Win-Win». Maintenant, la France et le Maroc mettent en commun leurs atouts et leurs expériences pour aller vers de nouveaux marchés et c’est notamment ce qui peut arriver en Afrique. Les entrepreneurs et industriels français connaissent bien leurs homologues marocains. Ils ont l’habitude de travailler ensemble et ont derrière eux, de longues années de coopération. Ils ne sont pas forcément sur les d’activités, mais ils savent travailler ensemble. Des deux côtés, chacun dispose de réseaux, de connexion et d’opportunités en Afrique.

En tant que conseiller politique comment percevez-vous l’engagement du Maroc en Afrique ?

Je le vois réellement comme une nouvelle façon de développer notre influence commune dans ce continent qui est en émergence. Je crois réellement que sur ce terrain, il n’y a pas de concurrence qui puisse exister entre la France et le Maroc ✱